Soutien à Israël : si l'Occident affiche un front uni, la Chine observe une neutralité qui se veut utile pour la résolution du conflit
La riposte d'Isarël est en cours, mardi 10 octobre, avec un "siège total" de la bande de Gaza par Tsahal. Depuis l'attaque commando du Hamas de samedi, on dénombre à ce jour plus de 900 morts côté israélien, près de 700 morts côté palestinien, et des milliers de blessés de part et d'autre.
Dans un communiqué commun publié tard dans la soirée du lundi 9 octobre, la France, l'Allemagne, les États-Unis, l'Italie et le Royaume-Uni, affirment qu'ils "soutiendront les efforts d'Israël pour se défendre". Et s'ils déclarent "reconnaître les aspirations légitimes du peuple palestinien", ils ajoutent que "rien, jamais, ne justifie le terrorisme. Le Hamas n'offre rien d'autre au peuple palestinien que davantage de terreur et d'effusion de sang".
Pour l'Allemagne et son passé nazi, le soutien à Israël est "raison d'État"
En Allemagne, on assiste à une pluie de condamnations contre le Hamas. En raison du passé nazi de l’Allemagne et de l’Holocauste, Berlin a fait part de son soutien inconditionnel à Israël dès ce week-end, où Olaf Scholz a rappelé : "La sécurité d’Israël est pour l’Allemagne raison d’État. C’est en particulier le cas lors d’heures difficiles comme celles-ci." Jeudi 12 octobre, le chancelier doit le répéter solennellement devant le Bundestag.
C’est aussi un geste à destination de la communauté palestinienne d’Allemagne, car dans plusieurs villes d’Allemagne, des Palestiniens ont manifesté en soutien au Hamas ce week-end, en produisant un choc dans le pays. De nombreux Palestiniens apatrides, souvent originaires des camps de réfugiés du Liban, vivent en République Fédérale depuis les années 1970. Le Hamas et ses symboles sont interdits en Allemagne, ces manifestations l'étaient aussi.
Au Royaume-Uni, la population comme les politiques très impliqués
Deux rassemblements ont eu lieu lundi soir dans la capitale anglaise. Le premier a pris place devant le 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre, avec une veillée organisée en hommage aux victimes israéliennes après l’attaque du Hamas. Le deuxième a eu lieu devant l’ambassade d’Israël, où plusieurs milliers de personnes manifestaient leur soutien au peuple palestinien.
Le Premier ministre anglais, Rishi Sunak, s'est rendu dans une synagogue et a affirmé qu’il "ne reculerait devant rien" pour assurer la sécurité de la communauté juive du Royaume-Uni. Le Premier ministre écossais, Humza Yousaf raconte, lui, que ses beaux-parents en visite à un proche malade à Gaza sont désormais coincés là-bas. "Malade d’inquiétude", il dit que "comme la plupart des habitants de Gaza, ils n’ont rien à voir avec le Hamas et le terrorisme", mais précise qu’il condamne "fortement" et sans équivoque l’attaque du Hamas.
La Chine soigne sa position médiatrice en restant neutre
La Chine, elle, adopte une position différente, elle n'opte pas pour une condamnation du Hamas et propose une vision qui se veut équilibrée. L’ambassade d’Israël à Pékin a dit dans un tweet ce matin souhaiter que la Chine soutienne l’État Hebreu dans cette période difficile, une manière implicite pour Israël d’exprimer des regrets sur la position chinoise, qui ne fait clairement pas la différence entre les attaques du Hamas et la réponse militaire israélienne sur Gaza.
Sans condamner le mouvement islamiste, Pékin met au contraire les deux parties sur un pied d’égalité, comme le confirme dans ses colonnes, le très officiel Global Times : "Tous les actes de violences visant des civils sont inacceptables et doivent être condamnés quels qu’en soient les auteurs." Cette position ne s'explique pas par une plus grande proximité avec les Palestiniens. Même si le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été reçu en grande pompe au mois de juin, la Chine entretient aussi d’excellentes relations avec Israël.
À l'opposé de l'attitude états-unienne
Sa position s’explique surtout par une volonté nouvelle de jouer un rôle concret dans le processus de paix israélo-palestinien, avec comme base de travail, la solution à deux États. Pour que ce rôle soit efficace, la Chine doit être neutre. Toujours selon le Global Time, le soutien militaire des États-Unis à Israël ne fera qu’alimenter les tensions.
La Chine qui, d'après un expert ici, peut se permettre de donner des leçons sur le Moyen-Orient après avoir facilité une réconciliation spectaculaire entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.