Tourisme et Patrimoine : des secteurs très impactés par la crise du Covid-19 au Royaume-Uni et en Turquie
Une même actualité dans plusieurs pays dans le monde : chaque jour dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières. Aujourd'hui nous sommes au Royaume-Uni et en Turquie pour voir comment les professionnels du tourisme vivent cette année très particulière.
Alors que les journées du patrimoine débutent samedi 19 septembre en France, les professionnels du tourisme continuent de subir les répercussions de la crise sanitaire. Les responsables Français ne sont pas les seuls dans ce cas. Direction Le Royaume-Uni et la Turquie.
Au Royaume-Uni les visiteurs se font attendre
Les sites touristiques et patrimoniaux ont commencé à rouvrir début juillet mais les restrictions dues au virus pèsent sur la fréquentation. Au British Museum par exemple, ouvert depuis le 27 août, le nombre de visiteurs est limité à 2 000 par jour alors qu’avant la pandémie, ils pouvaient être de 15 à 20 000 en une journée. Les chiffres sont comparables pour la Tour de Londres. Ca s’explique par les mesures prises pour assurer la distanciation physique et par l’absence de touristes étrangers, en particulier nord-américains et asiatiques. C’est un problème parce que pour la forteresse, comme pour beaucoup d’autres châteaux et palais royaux du pays, les entrées représentent 80% des revenus.
Face aux nouvelles contraintes, aux nouvelles mesures, certains musées ou châteaux proposent des visites virtuelles, des plateformes interactives. L’idée est aussi de séduire une clientèle locale, nationale. L'organisme de promotion du tourisme au Royaume-Uni s'attend pour cette année à une chute de 73% du nombre de visiteurs et un manque à gagner de 24 milliards de livres (un peu plus de 26 milliards d'euros). VisitBritain cherche donc à inciter les Britanniques à davantage explorer leur pays et à se rendre dans ces lieux emblématiques. UPSOT Escape the everyday: c'est la campagne en ce sens qui a été lancée cette semaine pour relancer l'activité touristique pendant l’automne.
En Turquie la saison 2020 s’achève un peu mieux qu’elle n’a commencé
Le bilan s’annonce néanmoins très morose. Pendant tout l’été, le pays est resté exclu de la liste européenne des pays autorisés pour les voyages, sa situation sanitaire étant jugée trop inquiétante. En début de saison, le gouvernement espérait encore sauver une partie des recettes du tourisme, essentielles à son économie. Malheureusment le compte n’y est pas du tout. Ce sont les professionnels eux-mêmes qui le disent, notamment la puissante Union des agences de voyage de Turquie. Cette dernière s’estimera heureuse si 15 ou 16 millions de touristes étrangers séjournent dans le pays cette année, contre près de 52 millions l’an dernier. En clair, elle s’attend à une chute de 70 % du nombre de visiteurs en 2020 par rapport à 2019 à cause de la pandémie.
Le tourisme local a repris des couleurs en août et en ce mois de septembre, notamment sur les plages de la mer Egée, mais il manque ce qui rend irremplaçable les visiteurs étrangers et les Turcs d’Europe qui venaient d’ordinaire passer leurs vacances en Turquie : des devises! L’économie turque en a cruellement besoin. L’an dernier, le tourisme avait généré plus de 34 milliards de dollars (près de 29 millirards d'euros) de recettes. Cette année, la Turquie s’attend à n’en recevoir que 9 ou 10 milliards.
Pour le secteur, c’est une catastrophe. Sur les rives d’Antalya, destination la plus prisée, seules 40 % des infrastructures touristiques ont rouvert leurs portes, et 15 % à Istanbul. Inquiètes, à juste titre, les autorités turques soutiennent le secteur à bout de bras. La TVA imposée aux hôtels, restaurants, musées et autres lieux accueillant des touristes est passée de 8 à 1 % fin juillet, et conservera ce taux jusqu’à la fin de l’année.
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