Le débrief politique. Entre deux-tours : la guerre des images chez Whirlpool
Le Pen et Macron en campagne à l'usine Whirlpool à Amiens, après avoir publié leurs affiches de campagne et Lellouche qui quitte la vie politique. Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du mercredi 26 avril avec Yael Goosz.
Entre deux-tours : la guerre des images
Au match de l'émotion : Marine Le Pen sort vainqueur 1-0. Au match de la raison, c'est l'inverse. Il y a toujours dans les campagnes ces moments d'imprévus qui marquent les esprits et passent à la postérité. On se souvient de François Hollande sur la camionnette à Florange, chez Arcelor Mittal. Renault Vilvorde en 2002 avec Lionel Jospin et "L'Etat qui ne peut pas tout". Les usines en crise, c'est toujours un terrain glissant pour les candidats.
Tout remonte au 6 avril dernier, sur France 2. Le candidat est pris à partie par le journaliste et documentariste François Ruffin, qui dénonce dans "Merci Patron" la desindustrialisation dans sa région. C'est lui Ruffin, qui le met face au dossier Whirlpool, une usine délocalisée, en Pologne, un site à la recherche d'un repreneur. Macron prend note, et promet d'aller sur place. Ce sera dans l'entre deux tours, s'il est qualifié. La promesse est tenue ce mercredi après-midi à Amiens, mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que son adversaire bouleverserait son agenda. Marine Le Pen a parfaitement identifié le point faible du candidat d'En Marche. Il n'est pas à l'usine, mais dans le centre d'Amiens en train de rencontrer l'intersyndicale à la Chambre de commerce d'industrie. La candidate du FN improvise, elle quitte discrètement une réunion à son QG. Et vers 13h, surprise ! Des selfies sur le parking de l'usine avec les grévistes. La visite déclenche alors un branle-bas de combat chez les marcheurs. Réagir au risque de surréagir à l'adversaire ? C'est décidé, Emmanuel Macron va lui aussi à l'usine. "La fermeture des frontières, c'est une fausse promesse" lance-t-il aux salariés, après avoir reçu un accueil mouvementé entre sifflets et encouragements pour son adversaire du second tour.
Entre-deux tours : la guerre des affiches de campagne
Il y en avait 11 sur les panneaux, il n'en reste plus que deux. Sur leurs affiches de campagne, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont fait le choix du bleu en portant une veste de cette couleur.
#Elysee2017 #2ndTour #EXCLU >> @EmmanuelMacron et @MLP_officiel ont dévoilé leur affiche de campagne pour le 2nd tour. #Présidentielle pic.twitter.com/c8Z86MbiJF
— ValentifulD (@ValentifulDay) April 26, 2017
Le bleu qui est souvent attribué à la droite et qui symbolise la sécurité et la sérénité. Autre point commun, Emmanuel Macron et Marine Le Pen n'ont pas inscrit le nom de leur mouvement. Pas de "En Marche" ni de "Front National". Objectif : se présenter en candidat de tous les Français.
Le nouveau patron du FN, inconnu et plutôt sulfureux
Au lendemain du second tour, Marine Le Pen a pris congé de la présidence du Front national. Conséquence, c'est Jean-François Jalkh, qui est devenu président par intérim. Un homme discret mais fin connaisseur des arcanes du FN qu'il rejoint à 17 ans. Il en intègre toutes les instances ou presque. Comité central, bureau politique, commission d'investiture, commission de discipline. Député européen, il a été conseiller régional et député quand le FN a fait une entrée fracassante à l'Assemblée en 86. Mais il est rattrapé par les affaires. Mis en examen en tant que secrétaire général du micro-parti Jeanne, notamment pour "escroquerie et abus de confiance" dans le cadre de l'enquête sur le financement des campagnes électorales du parti, notamment des dernières législatives en 2012. Son immunité parlementaire justement a été levé en raison d'une information judiciaire ouverte pour discrimination. En cause : des mesures de préférences nationales proposées dans un "guide de l'élu" pour les municipales. Et puis on lui attribue aussi surtout des propos révisionnistes sur l'utilisation du gaz Zyklon B dans la Shoah. Des propos qu'il nie avoir tenu. Et pour couronner le tout, Jean-François Jalkh était présent au 40ème anniversaire de la mort de Pétain en 1991. Est-ce pour autant gênant ? Non, répond Florian Philippot, le numéro 2 du FN. "Jean-François Jalkh, c'est un honnête homme", dit-il.
Attaque chimique en Syrie : le FN dément la signature de Bachar Al Assad
Florian Philippot, invité de Questions d'Info, sur LCP, en partenariat avec l'AFP, Le Monde et France Info, a également commenté les déclarations de Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires Etrangères sur la responsabilité du président syrien dans l'attaque chimique du 4 avril dernier qui avait coûté la vie à 88 personnes dont 31 enfants. Selon, le Quai d'Orsay, cette attaque porte la signature de Damas. Florian Philippot en doute. "Quand on annonce le coupable avant d'avoir fait l'enquête, il faut des choses solides derrière (...) Nous,on demande une enquête de l'ONU, pas une enquête de Mr Ayrault", a souligné le numéro 2 du Front National.
Clap de fin pour Pierre Lellouche
L'ancien secrétaire d'Etat Pierre Lellouche, député LR de Paris, quitte la vie politique à 66 ans et rend sa carte, dégoûté par "l'hystérie de la secte" Fillon, qui a conduit, au "suicide personnel et collectif".
La note du débrief
Une autre forme de relativisme dans un tout autre domaine. 5 sur 20 pour l'ancien conseiller de F. Mitterrand Jacques Attali, sur LCI ce matin. "Je ne voudrais pas que cette campagne se réduise à des anecdotes", a déclaré l'économiste en évoquant le sort des salariés de Whirlpool d'Amiens, dont l'usine sera délocalisée en Pologne. Jacques Attali hors sol, et qui met dans l'embarras ses amis d'En Marche ! Emmanuel Macron va finir par regretter d'avoir invité Jacques Attali à la Rotonde dimanche soir.
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