Le débrief politique. Manuel Valls empêché de tenir un meeting à Rennes
Manuel Valls ne tiendra pas meeting à Rennes, Benoît Hamon s'explique sur "la société du farniente", Christiane Taubira sort de son silence et Emmanuel Macron continue de labourer les terres centristes. Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du mardi 10 janvier avec Yael Goosz.
La campagne mouvementée de Manuel Valls
J -2 avant le 1er débat télévisé de la primaire de la gauche et la campagne pas du tout tranquille de Manuel Valls. C'est l'info du débrief. Le candidat annule son meeting prévu à Rennes lundi 16 janvier en raison de l’absence de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense, qui devait participer à ce meeting, est finalement retenu par une réunion au Sommet de la coalition contre Daesh. Voilà pour la raison officiellement invoquée par l’équipe de campagne du candidat. Mais la vraie raison c’est Rennes, foyer de la contestation contre la loi Travail, centre-ville saccagé au printemps dernier, un terrain miné pour Manuel Valls. Localement, les forces de l'ordre redoutaient de nouveaux débordements… Manuel Valls dit qu'il a "changé", mais le voilà empêché de tenir un meeting.
Et ça grogne dans son équipe. Pas contre le candidat, mais contre les ingrats du gouvernement. Ces ministres qui traînent des pieds pour afficher leur soutien, alors même que Bernard Cazeneuve a montré l'exemple lundi en chantant les louanges de son prédécesseur. Claude Bartolone, par exemple, s'agace. "Lorsqu'on est responsable politique, il faut savoir s'exprimer", a-t-il dit sur France 3. Dans le collimateur des vallsistes, il y a Stéphane Le Foll, bien silencieux, et surtout Ségolène Royal qui penche sérieusement pour Emmanuel Macron, ce qui fait sortir de ses gonds le député pro-Valls Malek Boutih. "Il y a une vieille génération qui est au bord de la retraite qui essaie de casser la maison avant de se barrer", lance-t-il au micro franceinfo de Julien Langlet.
Quand Benoit Hamon répond à Manuel Valls sur le revenu universel
L'autre fait du jour, c'est toujours ce désaccord sur le revenu universel de Benoit Hamon avec la mise au point cinglante de Manuel Valls mardi matin sur franceinfo : "Je ne suis pas pour une société de l'assistanat ou du farniente". Benoit Hamon lui répond, depuis son QG, au micro d'Alexandre Frémont : "Une société qui ne soit pas juste celle du farniente… Je le dis à ceux qui aimaient le farniente il y a quelques mois et qui l’aiment un peu moins maintenant et qui se livrent à une caricature qui ressemble un tout petit peu à ce que la droite nous avait habitué sur ces questions. Fin de la parenthèse". Benoit Hamon qui a présenté ce mardi son programme pour l'école avec un objectif de 37 000 créations de postes dans l'Education nationale.
Ouvrez les guillemets pour Christiane Taubira
Sa parole est rare. Hamon, Peillon, Montebourg, tous seraient prêts à tout pour l'avoir en guest-star de leurs meetings ! Christiane Taubira qui donne une longue interview à l'hebdomadaire Le un, mais sans donner de consigne de vote. Christiane Taubira est dans le diagnostic et le reproche : "La gauche bute sur ses propres renoncements. Elle connaît, non pas un reflux, mais un ressac..." Pourquoi ? Parce qu'elle serait "sous domination idéologique de la droite, imitant ses codes et son langage". Et si Christiane Taubira fait des reproches à Manuel Valls et à son style à Matignon qu'ils sont adressés.
Loin de la primaire, Emmanuel Macron en campagne à Berlin
Mardi 11 janvier en soirée, il discours sur la relation franco-allemande depuis la prestigieuse Université Humboldt. L'occasion aussi d'un discours radicalement positif sur les réfugiés. Contrepied au discours de Munich de Manuel Valls en février dernier. Une manière aussi de contrer Marine Le Pen. Emmanuel Macron est resté près d'une heure et demie avec des demandeurs d'asile aidés et formés par la Deutsche Bahn, la SNCF allemande. "C’est un exemple qui est je trouve très inspirant parce qu’il montre comment on peut donner une place à des femmes et des hommes qui étaient en situation de grande difficulté", a-t-il commenté au micro de Cyril Sauvageot. Emmanuel Macron qui a redit son objectif devant la communauté française de Berlin : des candidats aux législatives partout avec double appartenance possible, PS / En marche, UDI / En marche, LR / En marche, à condition de signer un contrat sur 10 propositions clés de son mouvement.
La dynamique Macron ne fait pas les affaires de François Bayrou
Dix-huit de ses cadres et élus locaux quittent le navire pour rejoindre Emmanuel Macron. Sur le Huffington Post, ils lancent un appel à leur chef et au Modem, un appel à la responsabilité pour réussir en 2017, ce que Bayrou a "failli concrétiser" en 2007, à savoir une place en finale au deuxième tour de la présidentielle. Coup dur pour le maire de Pau, qui minimise et ne se dit pas surpris par certains adhérents qu'ils jugent "volatiles". François Bayrou plus que jamais sous pression puisque François Fillon lui fait savoir qu'il n'y a rien à marchander ou à négocier. Un groupe parlementaire aux législatives pour lui ce serait trop cher payé. D’autant que les autres centristes, ceux de l'UDI, galèrent dans leurs négociations avec Fillon : 40 circonscriptions réservées alors qu’ils en réclament au moins 50.
La note du débrief : 17 sur 20 pour la lucidité de François Fillon
Mardi 11 janvier, François Fillon a fait preuve de lucidité sur lui-même. "Avec mes amis parlementaires nous serons au front et vous serez, vous journalistes sur la brèche" a lancé le candidat des Républicains. "Je ne doute pas que notre relation sortira renforcée de ce compagnonnage, même si je sais que je ne suis pas pour vous un client facile. Vous devrez faire en 2017 comme avant avec ma réserve, avec mes sourcils broussailleux. Dur travail". Les sourcils, on n'y touche pas, ce n’est pas notre métier. Mais l'info, c'est notre affaire. Nos vœux pour 2017, Mr Fillon : ouvrez vos portes à la presse. La critique anti-système c'est un peu court.
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