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Le débrief politique. Marine Le Pen de nouveau en campagne.

Marine Le Pen de retour sur le terrain. La primaire de la gauche fermée aux très petits candidats. Un duel à distance entre Emmanuel Macron et Manuel Valls. Tout ce qu'il ne fallait pas rater est dans le Débrief politique de Yannick Falt.

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Pour son retour sur le terrain, Marine Le Pen a choisi le marché de Noël de Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

1Marine Le Pen est en campagne

Après un agenda quasi-vierge, la présidente du Front National sort du bois : après Hénin-Beaumont dimanche décembre, le 20h de TF1 mercredi, une nouvelle convention thématique consacrée à la santé vendredi, elle était jeudi sur le marché de Noël sur les Champs-Elysées, à Paris

La candidate frontiste avait un message à faire passer : malgré le fait que sa nièce Marion Maréchal-Le Pen se démarque sur l'avortement, il n'y aurait pas de dissensions au sein du parti : "Il n'y a pas de fracture, même si vous aimeriez bien qu'il y en ait une. Mais croyez-moi, nous sommes tous unis, tendus vers le même objectif. Chacun a, comme M. Fillon, le droit d'avoir une pensée personnelle. L'important, c'est ce que la candidate va mettre en oeuvre si elle est élue."

Le conseiller régional en Île-de-France (et trésorier du FN) Wallerand de Saint-Just abonde : "Tout va bien ! Ce sont les aléas habituels de la vie des partis politiques. Mais je préférerais que nous montrions un visage totalement uni derrière Marine Le Pen." 

Un peu plus tôt jeudi, Marine Le Pen a provoqué une levée de boucliers en proposant de mettre fin à la scolarisation des enfants étrangers dont les parents sont en situation irrégulière. "Ça va à l'encontre de toutes les conventions internationales signées par la France", lui a répondu la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem.

Marine Le Pen continue par ailleurs de mise sur l'outre-mer : elle s'envolera pour la Guyane la semaine prochaine, après Saint-Pierre-et-Miquelon, la Réunion et Mayotte. Les collectivités d'outre-mer sont des terrains jusque-là quasi vierge pour le FN, délaissés par Jean-Marie Le Pen, où il était, il faut le dire, persona non grata.

2Les très petits candidats écartés de la primaire de la gauche

Trois candidats à la primaire de la Belle Alliance Populaire ont été recalés jeudi par le Comité national d'organisation : Bastien Faudot du MRC, Pierre Larrouturou de Nouvelle Donne et Sébastien Nadot du MDP. "La primaire de la gauche, ce n'est pas open-bar", a expliqué le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

Sa mise en garde vaut aussi pour les socialistes : "Il ne serait pas illégitime que la gauche du PS réduise un peu son offre : quatre candidats pour une même ligne, ça fait un peu beaucoup !"

Jean-Christophe Cambadélis les appelle à se retirer, ou à la mettre en veilleuse, à l'instar de Marie-Noëlle Lienemann, l'une des quatre candidats, qui est rappelée à l'ordre pour une petite phrase : "On ne peut estimer que "on ne peut pas se rassembler avec Manuel Valls". On se rassemblera avec celui qui gagnera. C'est la primaire qui fait l'unité, ce n'est pas aux candidats de décider en lieu et place des électeurs."

Manuel Valls appréciera le geste, la radicale de gauche Sylvia Pinel aussi : elle est la bienvenue si elle décide de revenir dans le jeu, a expliqué le Premier secrétaire, qui a carrément déroulé le tapis rouge pour deux autres candidats : "J'ai écrit à Jean-Luc Mélenchon et à Emmanuel Macron : s'ils décidaient de ne pas venir, je leur propose un débat ! Débattons ensemble de la nécessité, ou pas, de cette primaire."

On claque la porte au nez des petits, on tend la main aux gros, qui n'en veulent pas d'ailleurs : c'est une primaire à géométrie variable, mais c'est le prix à payer, c'est vrai, pour conserver un semblant de crédibilité.

3Duel à distance entre Emmanuel Macron et Manuel Valls

Le fondateur du mouvement "En Marche" avance sur son programme : il propose de supprimer les cotisations maladie et chômage des salariés. La mesure serait financée par une hausse de la CSG pour tout le monde, sauf pour les petites retraites.

Objectif dit-il : augmenter le pouvoir d'achat des salariés, alors que d'autres mesures seront dévoilées samedi lors de son grand meeting parisien.

Pendant ce temps, Manuel Valls commence à labourer le terrain. Il a tenu son premier meeting mercredi soir à Audincourt, dans le Doubs. Le duel avec Emmanuel Macron est moins avoué que celui avec Arnaud Montebourg ou François Fillon, mais à la fin du meeting, les militants et les sympathisants hésitaient : sur l'économie, la mondialisation, le social, quelle différence fondamentale y a-t-il entre les deux candidats ?

Sans compter que sur les questions sociétales, les plus clivantes, comme la laïcité ou l'Islam, Manuel Valls semble déterminé à faire moins de Valls. Alors comment se positionner l'un par rapport à l'autre ? Manuel Valls prétend que pour l'instant, il ne s'en préoccupe pas, il se concentre sur la primaire.

Et ensuite ? Entre les deux, il y a une fluidité de l'électorat, analyse Manuel Valls, visiblement conscient qu'il faudra soit se démarquer, soit se rassembler, ce qu'il n'exclut pas : s'il gagne la primaire, dit-il, il faudra parler.

Dans le camp Macron, on mise sur un scénario bien plus cruel : celui d'une primaire qui comptera trop de candidats, qui n'attirera pas et qui échouera à légitimer le vainqueur, élargissant ainsi le boulevard entre Jean-Luc Mélenchon et François Fillon. 

D'ici là, Emmanuel Macron veut faire de son meeting de samedi une démonstration de force : plus de 6 000 personnes sont attendues d'après les organisateurs.

4La note du Débrief

6 sur 20 pour la musique du meeting utilisée par Manuel Valls, The Final Countdown du groupe de hard-rock suédois Europe.

6 comme 1986, date de la sortie du titre, utilisé depuis par Jacques Chirac en 1988, Edouard Balladur en 1995, et plus récemment par Donald Trump. 30 ans après, ça sent un peu la naphtaline.

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