Avec la mort de Pierre Bellon, fondateur de Sodexo, une page se tourne dans la restauration collective
Son nom n’était pas connu du grand public et pourtant il a bâti l’un des géants mondiaux de la restauration collective : Pierre Bellon, fondateur de Sodexo, est mort à 92 ans.
Le groupe de restauration collective Sodexo, géant mondial de son secteur, a annoncé le décès de son fondateur et président d'honneur Pierre Bellon, lundi à Paris, à l'âge de 92 ans. Pierre Bellon était un bâtisseur, un entrepreneur parti de rien, devenu milliardaire en inventant la restauration d’entreprise : dans les années 60, à Marseille, ce diplômé d’HEC a la bonne idée de livrer des plateaux repas sur les bateaux, et dans les sociétés. Il développe l’activité dans les collectivités, les hôtels, le transport aérien, avant mettre l’accent sur les services à la personne. Un succès fulgurant pour cet homme à la gouaille du Sud, et aux colères mémorables. Ce patriarche fait de Sodexo un mastodonte, côté en bourse, tout en gardant la majorité du capital dans les mains de la famille. Aujourd’hui, le groupe, c’est 400 000 salariés dans le monde et un chiffre d'affaires de plus de 20 milliards d'euros.
Sodexo est présent partout : dans les cantines scolaires, les maisons de retraite, les hôpitaux, les universités... Plus d’un demi-siècle après sa création, le groupe sert chaque jour 100 millions de consommateurs. À l’étranger, Sodexo est présent dans plus de 56 pays, allant jusqu’à servir, par exemple, la marine américaine. Outre la restauration collective, Sodexo s’est aussi beaucoup diversifié et propose désormais des prestations de nettoyage, de gardiennage, d'entretien des espaces verts, ou encore de maintenance des bâtiments, en développant aussi les chèques cadeaux et les titres restaurants.
Le groupe a beaucoup souffert à cause de la pandémie. Les confinements et le développement du télétravail, ont fait chuter l’activité de restauration collective. En 2020, Sodexo a perdu 315 millions d’euros. Du jamais vu. L’entreprise a dû supprimer 50 000 postes, dont 2 000 en France. Depuis, les comptes se sont un peu redressés, et sont revenus dans le vert mais la crise a laissé des traces, et Sodexo doit s’adapter aux nouvelles habitudes de travail des salariés, inventer un nouveau modèle.
Si la disparition de Pierre Bellon est assurément une page qui se tourne pour le fleuron français, elle ne va pas changer grand chose dans sa gestion quotidienne,
car Pierre Bellon avait quitté ses fonctions de directeur général en 2005 et il avait lâché la présidence du conseil d’administration en 2016, passant le flambeau à sa fille, Sophie Bellon.
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