CMA CGM : quelle stratégie pour le groupe français aux maxi-profits ?

CMA CGM, Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime, est une très belle entreprise marseillaise. C'est également un des leaders mondiaux du fret, du transport de conteneurs, qui a investi ces dernières années, expliquant son succès. Mais la conjoncture a aussi beaucoup joué. CMA CGM a profité de la désorganisation logistique mondiale. Avec la reprise post-Covid, on a manqué de conteneurs, les prix du transport se sont envolés et CMA CGM a engrangé des maxi-profits : près de 15 milliards d’euros depuis le début de l’année, après presque 17 milliards l’an dernier qui était déjà une année historique. Bref, en six mois seulement, le groupe a réalisé autant de bénéfices que l’an dernier.

Si on en croit son PDG, Rodolphe Saadé, CMA CGM va réinvestir 90 % de ses profits dans le groupe, en renforçant sa flotte de navires. Il va continuer aussi à se diversifier en rachetant des sociétés. Dans Le Journal du dimanche du 4 septembre, le patron promet aussi de mettre un milliard et demi d’euros sur cinq ans dans un fond spécial énergie et de participer au fond vert que Bercy envisage de mettre en place.

Une façon d’éviter la taxe sur les super-profits  

Rodolphe Saadé veut montrer qu’il est bon élève, que tout l’argent gagné ne part pas en dividendes mais va dans la transition écologique et dans des entreprises tricolores. Par exemple, il a racheté le journal La Provence. CMA CGM est aussi monté au capital d’Air France pour aider la compagnie aérienne à faire face à ses difficultés.

Le groupe sait que, s’il y a une taxe sur les superprofits, il n’y échappera pas. Il sera même le premier à la payer : en 2021, CMA CGM a engrangé le plus gros bénéfice de l’Hexagone, devant TotalEnergie ou le groupe de luxe LVMH.  Et il est bien parti pour garder cette place en haut du podium en 2022.