Crise en Ukraine : l'économie déjà secouée par les tensions
Les risques de guerre entre l'Ukraine et la Russie font grimper les cours du pétrole. La Russie est le troisième producteur mondial de brut, après les États-Unis et l’Arabie saoudite. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les menaces de guerre en Ukraine ont déjà des conséquences économiques. Le principal indicateur, c’est le pétrole. La peur d’une guerre fait flamber les cours : le baril s’échange à presque 100 dollars, du jamais vu depuis huit ans.
En fait, les milieux économiques craignent une baisse des stocks car si une guerre éclate, la Russie risque de baisser sa production. Et la Russie, aujourd’hui, est le deuxième exportateur de pétrole, le troisième producteur mondial de brut, derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite.
Si elle réduit son approvisionnement, le pétrole deviendra encore plus rare et donc encore plus cher. De quoi alourdir encore la facture des entreprises et freiner durablement la reprise surtout que depuis le début de l’année, il a déjà pris 20% . Les experts les plus pessimistes parlent d’un possible choc pétrolier. Surtout que Vladimir Poutine n’est pas prêt à ouvrir les vannes. Au contraire, les hydrocarbures sont un moyen de pression très puissant sur les Européens, les Allemands, les Français, et il en joue.
Les taux du gaz et du blé sont à suivre
Il n’y pas que le pétrole qui inquiète. C’est aussi le cas du gaz. Là aussi, la crise ukrainienne fait monter les prix car l’Europe est très dépendante du gaz russe, de Gazprom. Quatre gazoducs russes traversent l’Ukraine pour approvisionner l’Europe et notamment l’Allemagne. Cela concerne aussi le blé. Son prix s’est envolé de 30% en un an car la Russie et l’Ukraine sont de gros producteurs de blé. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de l’Ukraine comme le grenier de l‘Europe. Le prix du blé qui augmente, c’est notre farine, nos pâtes, notre baguette de pain qui coûtent plus cher.
Cette crise ukrainienne provoque un début de panique sur les marchés financiers. Lundi 14 février a été tendu à la Bourse de Paris. Elle a dévissé, de plus de 2%. L’ensemble des bourses européennes ont aussi fini dans le rouge. Déjà vendredi, Wall Street et les marchés s’affolaient et il y a peu de chances qu’aujourd’hui, ça s’améliore, que les investisseurs reprennent confiance, alors que les États-Unis évoquent une prochaine attaque de l’Ukraine.
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