Économie : une semaine de turbulences sur les marchés et des taux d'intérêt qui remontent
Au lendemain de la dissolution annoncée par Emmanuel Macron, le 9 juin à l'issue des élections européennes, il y a tout de suite eu une poussée de fièvre, puis les marchés se sont un peu stabilisés. Mais jeudi 13 juin, nous sommes entrés en zone de turbulences, tant la situation politique est difficilement lisible.
Les investisseurs s’inquiètent, s’agacent, et leur nervosité se répercute sur leurs placements. En témoigne la prime de risque que demandent les investisseurs pour détenir de la dette française : elle est au plus haut depuis 2017. Et la différence de taux d'emprunt avec l’Allemagne - que l’on appelle le spread - ne cesse de se creuser.
L'ombre du scénario du Royaume-Uni
On ne peut pas dire que les investisseurs ne font plus confiance à la France, mais l'Hexagone n'est plus perçu comme aussi sûr qu'avant. Ils craignent l’accession au pouvoir du Rassemblement national, dont le programme économique leur semble dangereux pour l'économie. Ils craignent que la France connaisse, par exemple, un scénario comparable à celui du Royaume Uni. Liz Truss, la Première ministre en 2022, avait fait un mini-budget jugé tellement irréaliste, que cela avait fait flamber les taux. Elle n’était pas restée très longtemps au pouvoir.
Et cette crispation des marchés a des incidences sur les taux immobiliers. Alors qu’ils commençaient tout juste à baisser, légèrement en dessous de 4%, ils repartent à la hausse. C’est un revirement parce que la semaine dernière, on se réjouissait de la première baisse en cinq ans des taux directeurs de la BCE, la Banque centrale européenne, qui devait entraîner la baisse des taux immobiliers. Cela semble aujourd’hui compromis et c’est une mauvaise nouvelle pour les acquéreurs.
Le secteur de l'immobilier à nouveau menacé
La relance du secteur immobilier est donc remise en cause, parce que là aussi c’est une histoire de confiance. La nervosité des marchés, le manque de visibilité politique, ce climat anxiogène, risque d’ébranler encore un peu plus les ménages français qui déjà avaient du mal à se projeter dans l’avenir. Là, ils risquent d’attendre, de voir comment tourne la situation politique avant de se lancer dans des projets engageants sur le long terme, comme le sont par définition des projets immobiliers.
Avec cette inconnue : que vont faire les banques ? Alors qu’elles avaient plutôt tendance ces derniers temps à rouvrir le robinet du crédit, elles vont le refermer. D’autant plus que depuis le début de la semaine, les banques françaises souffrent en bourse et perdent de la valeur.
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