Emploi : ces défis que va devoir relever la nouvelle entité France Travail
L’avant-projet de loi a été transmis aux partenaires sociaux en fin de semaine dernière. France Travail, c’est ce grand service public de l’emploi que veut créer le gouvernement pour mieux accompagner les chômeurs et les personnes éloignées du marché du travail. L’idée, c’est de regrouper, sous la même bannière tous les organismes d'un même bassin d’emploi qui aident à l'insertion, la formation, la recherche d’un poste et qui, selon le gouvernement, fonctionnent beaucoup trop en silo, séparément.
On pense ainsi à Pôle emploi, évidemment, mais aussi les missions locales, qui s’occupent des jeunes, les associations ou les collectivités... L’objectif est de gagner en efficacité. C’est en tout cas le projet sur le papier. Car les partenaires sociaux ne sont pas convaincus : ils craignent l’usine à gaz, surtout que France Travail doit se faire sans effectif supplémentaire, ni embauche.
Pour les rassurer, le gouvernement promet qu’il n’y aura pas de fusion formelle des organismes, comme lorsque l’Agence nationale pour l'emploi (ANPE), par exemple, avait fusionné, il y a une quinzaine d'années, avec l’Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic), pour donner naissance, dans la douleur, à Pôle emploi. Avec un seul guichet unique, cela veut aussi dire des systèmes informatiques capables d’être connectés entre eux. En ce moment, il y a des expérimentations, mais les risques de bugs techniques sont là.
Les doutes des syndicats
Les syndicats dénoncent les contrôles et sanctions à venir, car l'idée est de suivre et de beaucoup plus encadrer les chômeurs, de veiller à ce qu'ils respectent bien leurs engagements. Le gouvernement promet de pénaliser les bénéficiaires du RSA qui ne se plieront pas à l’obligation d’avoir une activité ou d’aller en formation 15 à 20 heures par semaine.
Si, aujourd’hui, à peine 40% des allocataires du RSA sont inscrits à Pôle emploi, demain, avec France Travail, ce devra être 100% : ce qui veut dire que l’ensemble des bénéficiaires devront alors s’actualiser tous les mois. Pour les syndicats, ce système injuste et contre-productif va sanctionner des personnes en grandes difficultés.
Le gouvernement veut aller vite et vise une mise en place opérationnelle de France Travail dès le 1er janvier 2024. Le projet de loi doit être présenté le 7 juin en Conseil des ministres, pour une discussion cet été au Parlement et un vote de la loi à l’automne. Le gouvernement espère ainsi atteindre le plein-emploi. Aujourd’hui à 7%, le taux de chômage est au plus bas depuis 1982.
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