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Inflation : les conséquences sur le barème de l'impôt sur le revenu

Aujourd’hui, c’est le dernier jour pour faire sa déclaration d’impôts sur le revenu. Et l’inflation qui galope sera peut-être une bonne nouvelle pour les contribuables. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Mercredi 8 juin, dernier jour pour la déclaration de revenu 2022. (BASTIEN DECEUNINCK / RADIO FRANCE)

Attention : ce mercredi 8 juin est le dernier jour pour remplir sa déclaration en ligne. l'occasion de faire un point sur l'impact que peut avoir l'inflation sur vos impôts. C’est un peu technique mais cette année, pour commencer à payer l’impôt sur le revenu, à être imposable donc, il faut avoir gagné plus de 10 200 euros de revenu annuel. Ce seuil de l’impôt, qu’on appelle aussi barème, est relevé chaque année en fonction de l’inflation. Donc l’an prochain, si le gouvernement calque le barème sur l’inflation comme l'a confirmé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire mercredi sur BFMTV, avec une hausse des prix à la consommation de 5%, ce seuil se situera autour de 10 700 euros.

Concrètement, cela veut dire que si, par exemple, vous déclarez 10 500 euros de revenu cette année, vous payez l’impôt, mais l’an prochain en revanche, si vous gagnez la même somme, vous ne serez plus imposable. Ce qui sera bien pour vous, en tant que contribuable, mais un peu moins pour l’État.   

Moins de rentrées fiscales

Les recettes fiscales, c’est ce qui paie les routes, les hôpitaux, les écoles, les salaires des fonctionnaires, etc. Le gouvernement en a besoin, notamment pour financer sa future loi pouvoir d’achat, justement. D’où ce choix cornélien qu’il va devoir faire : changer ou non les barèmes de l’impôt sur le revenu. S’il les indexe sur l’inflation, il risque de perdre des milliards d’euros de recettes fiscales . S’il garde le barème actuel, sans intégrer l’inflation, il va imposer plus de monde et rogner le pouvoir d’achat des Français.  

Et l’impôt, c’est sensible politiquement. Très sensible. Souvenez-vous, il y a 10 ans, le gouvernement Fillon avait gelé le barème de l’impôt sur le revenu. Résultat : 400 000 nouveaux foyers étaient alors rentrés dans l’impôt et par effet domino, des milliers d’autres avaient changé de tranche et payé plus d’impôts. D’où le ras le bol fiscal au point que François Hollande avait dû faire marche arrière. Et encore, on n’avait pas une inflation à 5%, voire plus. Le gouvernement a en tête cette séquence. À charge pour lui de trancher pour la prochaine loi de finances à la rentrée.

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