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L'Euro 2016, un marché fructueux

L’Euro 2016, le championnat d’Europe des Nations de football s’ouvre ce vendredi 10 juin. Est-ce déjà une bonne affaire pour la France ? Quelles retombées économiques pouvons-nous en espérer ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans l'Euro 2016, il y a d'abord ce que les Américains appellent le "soft power" , c’est-à-dire le pouvoir d’influence, le pouvoir de rayonnement, de prestige, et c’est souvent d’abord pour ce "soft power " que de très nombreux pays se battent afin d'organiser de grands événements sportifs. A la clé : beaucoup d’argent, beaucoup de pression, mais aussi souvent de la corruption dans l’attribution de ces événements sportifs. La France a remporté cette compétition à la loyale, dans les règles, et elle peut donc espérer un gain de prestige, d’image, non négligeable : l’Euro, pèse très lourd, c’est le troisième événement sportif le plus suivi et le plus diffusé dans le monde après la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques d’été. Il sera retransmis par 130 chaînes de télé dans 230 zones de diffusion mondiale et on devrait compter en moyenne au moins 150 millions de spectateurs par match. Pour les 10 villes françaises où se joueront les matchs, c’est aussi une fantastique opération de communication. Bien sûr, il y a quand même deux conditions importantes et rédhibitoires : l’impératif de la sécurité, là et l’impératif social. Il faut que les transports publics et le trafic aérien soient assurés dans des conditions optimales, sans grève ou mouvement social, sans perturbation. La France sera aussi jugée sur ces critères décisifs. Et c’est d’autant plus important que Paris est actuellement candidate à l’organisation d’un autre grand événement sportif, les Jeux olympiques de 2024. La France joue donc très gros avec cet Euro 2016.

Est-ce que la France peut espérer également un coup de pouce pour la croissance ?  

Oui. Les économistes ont beaucoup travaillé sur la rentabilité des grands événements sportifs, avec des conclusions parfois contradictoires : certains événements ont été des gouffres financiers pour les villes ou les pays organisateurs, parfois au contraire de vrais gains, et pas simplement en terme d’images. Là, le business plan de l’Euro apparaît sécurisé. L'Euro c’est pour la France, un enjeu de 0,2% de croissance et par ces temps de disettes, ce n’est pas négligeable. Le poids économique de ce championnat d’Europe est évalué à près de 3 milliards d’euros. On estime par exemple que les seuls spectateurs étrangers  (resque 1 million de personnes) vont dépenser près de 600 millions d’euros dans les stades et près de 200 millions dans les fameuses fan-zones qui ont fait débat.. Cela représente une manne potentielle considérable pour le tourisme, pour les hôtelleries, pour les villes hôtes. Les Français, eux aussi vont consommer, se déplacer, acheter des places, venir dans les fan-zones. Enfin, il faut compter toutes les dépenses qui ont été faites en amont de la compétition : par exemple, la rénovation ou l’aménagement des stades, là c’est plus d’un milliard et demi d’investissement

La compétition, importante aussi pour les chaînes de télé

Il y aura aussi des matchs dans les matchs : celui des audiences entre TF1, M6, et BeIn sports, mais ces médias jouent d’ailleurs plus une bataille d’image et de prestige qu’une bataille d’argent. Le coût des droits est tel qu’il leur sera très difficile de gagner vraiment de l’argent avec l’Euro.

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