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Le décryptage éco. Achats sur internet : quel impact pour les commerces de centre-ville ?

La moitié des européens, tous pays confondus, ont déjà fait un achat en ligne au cours des 12 derniers mois. Ceci au détriment des commerces de centre-ville.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les commerces du centre-ville de Cherbourg ferment les uns après les autres. (KATELL MORIN / MAXPPP)

Les consommateurs sur internet font de plus en plus confiance aux achats en ligne. Une enquête publiée par Commission européenne confirme les chiffres régulièrement communiqués par les opérateurs internet. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le commerce de centre-ville. Jusqu’à présent plutôt méfiants sur la sécurité des transactions bancaires ou face à la contrefaçon, les clients sont de moins en moins inquiets. L’enquête de Bruxelles montre que plus de la moitié des européens, tous pays confondus, ont déjà fait un achat en ligne au cours des 12 derniers mois.

Si on remonte un peu plus dans le temps, on constate que la proportion d’européens clients sur internet a pratiquement doublé sur dix ans : 30 % en 2007, on arrive aujourd’hui à 55 %.

30 millions de Français achètent en ligne 

Pour ce qui est de la France, selon les chiffres publiés pour le premier trimestre par la FEVAD (la fédération du secteur), les ventes sur internet dans l’hexagone ont atteint 20 milliards d’euros. Ce sont près de trois milliards de plus qu’un an plus tôt à la même période (+15 %).

36 millions de français achètent aujourd’hui sur internet. Ce n’est pas le prix du panier moyen qui fait cette croissance (il reste sous la barre des 70 euros) mais le nombre de sites marchands et la fréquence d’achats qui augmentent.

Impact sur le commerce de centre-ville

On estime qu’entre 2014-2015 et 2020, les ventes sur internet devraient augmenter de 50 %, entraînant, au mieux la transformation, au pire la disparition, de près de deux millions de mètres carrés de surface commerciale, soit environ 10 % de l'espace existant.

Toutes les enseignes de la grande distribution se sont adaptées et vendent aujourd'hui sur la toile, d’autres en ont fait les frais : des groupes, comme Surcouf dans l'informatique, ont jeté l'éponge faute d'avoir su transformer à temps leur modèle économique. On ajoutera à cela la hausse des loyers en centre-ville comme dans les périphéries qui n'arrange rien, particulièrement dans le commerce spécialisé.

Un lien physique nécessaire avec la clientèle

Les ventes en ligne progressent mais le besoin de contact humain reste très fort dans les souhaits et les attentes de la clientèle. Rien ne remplacera le conseil, valeur complémentaire de la vente à distance moderne. C'est par ce biais que certaines enseignent jouent leur survie, à tel point que ce que l'on appelle les "pure player", des entreprises qui vendent uniquement sur internet, ouvrent, justement dans le cœur des villes, des magasins d'exposition et de démonstration pour créer ce lien avec la clientèle.

L'investissement est aujourd'hui incontournable face à nos nouvelles habitudes de consommation, qui peut s'appliquer aussi au petit commerce de proximité. Mais cela demande des moyens, du personnel et du temps pour cumuler les fonctions de commerçant et d'opérateur internet.

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