Le décryptage éco. Air France peut-elle disparaître ?
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a laissé entendre qu’il faudra peut être qu’Air France fasse plus d’efforts que prévu pour s’en sortir. Son homologue néérlandais prévient : "la survie d’Air France KLM n’est pas acquise". Air France peut-elle disparaître ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Un seul chiffre témoigne de la déflagration subie par la compagnie face à la crise sanitaire : chaque jour, le groupe Air France – KLM perd presque 10 millions d’euros. Dans un message aux clients lundi 14 septembre, la directrice générale d’Air France Anne Rigail explique qu’avec la pandémie, l’activité a baissé de 70%. Et la reprise cet été semble bien limitée. Le trafic a connu un petit rebond, mais les inquiétudes restent vives face à la reprise de l’épidémie et les reconfinements décidés dans certains pays comme Israël.
Ce contexte fragilise l’alliance d’Air France avec KLM. Depuis sa mise en place en 2004, les tiraillements ont été nombreux entre les deux entreprises française et néerlandaise, mais le ton monte ces derniers temps. Chaque pays est actionnaire à hauteur de 14 % de la compagnie aérienne et, dans cette crise, chaque gouvernement a volé au secours du groupe. Paris a par exemple promis d’injecter 7 milliards d’euros d’aides, sous la forme de prêts garantis et les Pays-Bas 3,5 milliards.
Tensions franco-néerlandaises sur les efforts à consentir
Mais ce week-end, le ministre des Finances néerlandais a décidé de mettre la pression sur son allié français. Pour lui, Air France doit faire encore davantage d’efforts pour s’en sortir. La déclaration intervient au moment même où les Pays-Bas négocient un plan d’économies avec le personnel de KLM.
À Paris, on apprécie assez peu la prise de position du ministre néerlandais. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a par exemple rappelé qu’Air France a déjà prévu de supprimer 7 500 emplois d'ici deux ans. Le ministre dit rester solidaire avec Air France, qu’il promet de ne pas lâcher. Mais il reconnaît également qu’il faudra peut-être aller plus loin et déclare "si la situation se prolonge jusqu'à la fin de l'année prochaine, alors Air France devra réduire les coûts encore plus drastiquement".
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