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Le décryptage éco. Altice, le géant aux 50 milliards d'euros de dette

Le directeur général d'Altice Michel Combes a démissionné tard dans la nuit de jeudi à vendredi 10 novembre. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Patrick Drahi en juin 2017 lors de l'introduction du titre Altice à la bourse de New York. (MAXPPP)

C’est le grand remue-ménage dans la maison mère de SFR. Le titre d’Altice a perdu plus d’un tiers de sa valeur en quatre séances de bourse, c’est la dégringolade.

Face à cette chute de l’action, Patrick Drahi, le fondateur d’Altice, a repris les choses en main. Il a demandé à Michel Combes, le directeur général de démissionner, ce qu'il a fait dans la nuit de jeudi à vendredi 10 novembre. C’est un limogeage en bonne et due forme. Et Patrick Drahi a lancé une vaste réorganisation.

Patrick Drahi reprend les rênes et monte en première ligne, lui qui d’habitude il est plutôt un homme de l’ombre. Il va directement superviser la stratégie du groupe et fait monter sa garde rapprochée. Par exemple, Armando Pereira, son associé qui souvent présenté comme le cost-killer, le tailleur de coûts, prend du galon. Il pilotera toutes les activités télécom du groupe. Et Alain Weill devient PDG de SFR.

Un géant mondial qui s'est construit par l'emprunt

Ces changements sont à la mesure de la descente aux enfers du titre, tombé jeudi à son plus bas niveau depuis deux ans. Depuis sa prise de contrôle par Altice, SFR, le numéro deux du mobile en France, n’a pas réussi a stopper le départ de ses abonnés. Il a perdu plus de 1,6 million de clients mobiles. Pourtant, le groupe a fait de gros investissements

Plus globalement, cela montre la fragilité du groupe Altice, bâti à la vitesse de l'éclair. Drahi a voulu marier les télécoms et les contenus, faire de la convergence, en investissant dans les médias mais aussi dans les télécoms, en rachetant à coup d'endettement SFR, mais aussi de très gros acteurs aux États-Unis et au Portugal.

Résultat : un géant mondial et une énorme dette de 50 milliards d'euros à rembourser. C’est sur cette dette que les investisseurs s’inquiètent. La "magie Drahi" devait opérer, sa gestion au cordeau aussi. Aujourd’hui on en revient. Pas question d’enterrer Altice, mais c'est un sacré revers pour le groupe.

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