Le décryptage éco. Assurance chômage : la réforme pénalise les jeunes et ceux qui enchaînent les contrats courts
Selon une étude, la réforme de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur cet été, va surtout pénaliser ceux qui reprendront une activité. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Cette étude réalisée par l’Unédic, l’organisme en charge de l’assurance chômage, montre en effet que les nouvelles modalités de calcul de l’assurance chômage, applicables dès le 1er juillet prochain, vont surtout pénaliser ceux qui ont des contrats fractionnés, des contrats courts, qui alternent périodes de chômage et de d’activité, en fonction du moment où ils ont travaillé. Et ce, alors même qu’ils ont les mêmes salaires et les mêmes emplois.
Par exemple, un salarié qui a un contrat de 31 jours à cheval sur deux mois – 15 jours en avril et 16 jours en mai – , sera nettement moins bien indemnisé que le demandeur d’emploi qui aura travaillé autant de jours, mais en continu sur un mois entier. C'est une véritable inégalité de traitement.
Les jeunes seront aussi les grands perdants
Notamment ceux qui entrent sur le marché du travail et qui ont fait des petits boulots pendant leurs études : les modélisations faites par l’Unédic montrent qu’il suffit d’un petit contrat d’une journée dans un supermarché, d’une soirée de babysitting déclarée pour réduire le montant de l’allocation d’un jeune qui se retrouverait au chômage après un premier CDD. La réforme pourrait lui faire perdre jusqu’à 30% du montant de l’allocation.
En revanche, avec ces nouvelles règles, la durée de son indemnisation pourrait augmenter – il recevra une allocation plus longtemps – , mais selon les syndicats, ce temps gagné ne compensera pas la perte d’argent. Autant dire que cette étude realisée à la demande de la CGT n’a pas fini de faire débat. Pour sa défense, le ministère du Travail dénonce une présentation tronquée et orientée.
La bataille va se poursuivre devant la justice
Les syndicats ont prévu de déposer des recours devant le Conseil d’État, probablement d’ici une quinzaine de jours. CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, etc, une fois n’est pas coutume, ils sont tous d’accord pour combattre cette réforme par tous les moyens.
Pour autant le gouvernement n’entend pas céder : cette réforme est une garantie présentée à l’Europe pour obtenir le plan de relance et, politiquement, Emmanuel Macron en a besoin pour montrer qu’il reste "un réformateur", capable de transformer le pays.
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