Le décryptage éco. Automobile : la guerre commerciale va-t-elle reprendre entre Donald Trump et l’Union européenne ?
Les Etats-Unis envisagent de surtaxer les véhicules européens importés. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
La tension est encore montée d’un cran entre Bruxelles et Donald Trump lundi 18 février. La Commission européenne a promis de riposter de manière "rapide et adéquate" si les Etats-Unis surtaxaient les automobiles européennes. Cette déclaration fait suite à la menace de Donald Trump de relever les droits de douanes sur les voiturées importées. Cette menace n’est pas nouvelle mais elle est revenue en force, ce week-end après que le ministère américain du Commerce a remis à Donald Trump un rapport sur l'industrie automobile qui l’encourage à prendre des mesures protectionnistes.
Cette enquête évoque la sécurité nationale des Etats-Unis qui serait mise en péril par l'importation de 200 milliards de dollars d'automobiles et de 150 milliards de dollars de pièces détachées. L’argument a fait bondir Angela Merkel. Il faut dire que l’Allemagne vend énormément de voitures aux Américains et si les Etats-Unis relèvent les droits de douanes, ça va lui couter très cher.
L’Europe prĂ©pare sa rĂ©ponseÂ
Pour l’instant, on n'en connaît pas le détail mais la réplique européenne devrait ressembler à ce qui avait déjà été fait l’année dernière, quand Donald Trump avait augmenté les taxes sur l’acier et l’aluminium importés. L’Europe avait d’abord déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) mais surtout, elle avait appliqué en retour des taxes punitives sur des produits américains emblématiques importés, comme le bourbon, les Harley Davidson, le tabac, les jeans... Lundi, Bruxelles a fait savoir qu’elle avait préparé une nouvelle liste de produits américains qui pourraient être taxés.
Cette négociation se tient depuis des mois. L’Europe cherche à trouver un accord de libre échange avec les Etats-Unis pour importer et exporter plus facilement les biens industriels et forcément, ce climat de défiance ne va pas aider. Pas sûr que l’Europe accepte de continuer à discuter alors que Donald Trump lui met un pistolet sur la tempe. C’est notamment la position de la France. La Commission, elle, se montre plus "positive". Les ministres européens du commerce, qui se retrouvent vendredi, pourraient décider que la Commission arrête les pourparlers avec les Etats-Unis.
Donald Trump s’est donnĂ© trois mois pour mettre sa menace Ă exĂ©cution. Avant, il va devoir composer avec le puissant lobby des constructeurs amĂ©ricains,Â
opposés comme les Européens à des droits de douane supplémentaires, car ils importent de nombreux composants de l’étranger. Ils craignent qu’une hausse des taxes ne détruise des emplois aux Etats-Unis.
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