Le décryptage éco. Automobile : la pénurie de puces électroniques s’étend et paralyse les usines
La pénurie de puces électroniques touche désormais l'ensemble de la planète. Sans ces petites pièces, les constructeurs automobiles doivent réduire leurs cadences, voire fermer des usines. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Faute de composants électroniques, Renault est obligé de stopper, quelques jours, sa production à Sandouville (Seine-Maritime), mais aussi au Maroc et en Roumanie. Même chose pour Stellantis, ex-PSA, contraint d’arrêter son site Opel en Allemagne, ou encore à Saragosse, en Espagne. Quant au géant américain General Motors, il va prolonger d'un mois la fermeture de trois de ses usines. Ford, Toyota, Nissan… Tous les constructeurs sont touchés. Le monde entier est touché désormais par cette pénurie de puces électroniques.
Sans ces précieuses petites pièces, l’industrie ne peut pas tourner. Or, il se trouve que ces puces sont de plus en plus nombreuses dans nos voitures : ça tient à l'automatisation croissante et au développement des systèmes d'aide à la conduite. Par exemple, un véhicule électrique ou hybride contient deux à trois fois plus de composants électroniques qu'une voiture classique. Conséquence : ce trimestre, près de 700 000 voitures ne pourront être construites. Une mauvaise nouvelle, alors que l’industrie automobile est déjà très affectée par la pandémie de Covid-19.
Un "effet Covid"
Cette pénurie est due au boom extraordinaire de la demande en matériel électronique. Les confinements liés à l'épidémie de coronavirus et le développement du télétravail ont entraîné plus de besoins en ordinateurs, en logiciels, en smartphones, tablettes, consoles de jeux et serveurs pour conserver les données. Sans oublier le développement de la 5G, très grosse consommatrice également de puces.
Les fournisseurs sont débordés et n’arrivent plus à suivre. Le problème, c’est qu’ils sont très peu nombreux et essentiellement installés en Asie. Par exemple, 70% de l'industrie automobile se fournit chez un seul fabricant taïwanais de semi-conducteurs, TSMC.
La filière automobile réunie à Bercy
Personne en Europe ne peut prendre le relai, c’est tout le problème. Il y a bien quelques fournisseurs, comme STMicroelectronics, ou Lacroix Electronique en France, Infineon en Allemagne, mais ils se comptent sur les doigts de la main. Comme pour les médicaments, on se rend compte, à nos dépens, de notre dépendance à l’Asie.
La direction générale des entreprises, qui dépend de Bercy, réunit d’ailleurs les constructeurs auto, les équipementiers et la filière électronique mercredi 10 février, pour tenter de trouver des solutions. Mais le problème risque de durer encore quelques semaines.
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