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Le décryptage éco. Coronavirus 2019-nCoV et prix du carburant : quels liens ?

C'est une des conséquences de l'épidémie de coronavirus en Chine : les prix du pétrole baissent. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ( "L'Express").

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Les prix ont baissé mais ça ne va pas durer (illustration). (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Les prix à la pompe ont baissé ces derniers jours, conséquence directe de l’épidémie de coronavirus 2019-nCoV. Comme souvent en économie, c’est une histoire d’offre et de demande. Et en ce moment, l’offre de pétrole est plus importante que prévue. Tout simplement parce que la Chine, "l'usine du monde" est à l’arrêt avec le coronavirus, elle ne produit plus, ne fabrique plus, ne consomme plus.

Les cours du pétrole chutent

Pour mesurer l’ampleur du phénomène, il faut rappeler que la Chine est le premier importateur d’or noir au monde, et le deuxième consommateur derrière les États-Unis. Et là, en une quinzaine de jours, sa consommation de pétrole a plongé d’un quart. Résultat : le prix du baril a plongé, dans des proportions qu’on n’a pas connues depuis un an, moins 20% en un mois. On est aujourd’hui autour de 50 dollars et cette baisse se répercute à la pompe. En France, le prix du gazole, le carburant le plus vendu, a perdu presque 3 centimes d’euro par litre en une semaine et le sans plomb 2 centimes. De quoi ravir les automobilistes français.

L'OPEP en réunion d'urgence

En revanche, L’OPEP, l’organisation des pays exportateurs de pétrole, s’inquiète et elle est en réunion depuis mardi à Vienne. Ce cartel des pays de l’or noir et ses alliés comme la Russie commencent sérieusement à s’inquiéter, d’où cette réunion en urgence. Pour eux, le sujet est d’enrayer la chute des cours au plus vite. Et il n’y a pas 36 000 solutions : la plus simple est d’ajuster les quotas en limitant la production. Et pas qu’un peu : on parle de 500 000 à 1 million de barils produits en moins par jour pour réguler les marchés. C’est assez draconien mais l’OPEP ne voit pas l’épidémie s’arrêter et elle craint, par exemple, que les compagnies aériennes continuent de limiter fortement leurs demandes en kérosène. Beaucoup ont suspendu leurs vols vers la Chine. On a d’ailleurs appris que les voyagistes français prolongent l’arrêt des séjours et circuits en Chine jusqu’à la fin mars.

Il ne faut donc pas trop parier sur une baisse continue. L’OPEP est suffisamment puissante pour s’arranger et faire qu’il y ait moins de pétrole sur le marché. Les tarifs ne tarderont pas à grimper de nouveau. Une simple affaire d’offres et de demandes.          

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