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Le décryptage éco. Dernière round des négociations sur la formation professionnelle

Les syndicats et les représentants du patronat se réunissent mercredi après-midi afin de reprendre, et a priori de conclure, les négociations sur la formation professionnelle. Objectif du gouvernement : réformer en profondeur le système.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié
Temps de lecture : 3min
Deux milliards d'euros pour la formation professionnelle dont une partie pour la reconversion. La crise sanitaire a amplifié le phénomène. (MAXPPP)

L’enjeu des négociations entre le patronat et les syndicats est important. Il s'agit de permettre aux salariés et aux chômeurs d'avoir un meilleur accès à la formation tout au long de leur vie professionnelle, qu’ils acquièrent des nouvelles compétences, dans une période où le monde du travail est en pleine mutation.

Problème : le système dysfonctionne. En France, chaque année, seuls 36% des adultes bénéficient d’une formation, contre 53% en Allemagne et plus de 60% dans les pays nordiques. Et ce ne sont pas ceux qui en plus besoin comme les moins diplômés ou les chômeurs, qui se forment. Pourtant, dans notre pays, la formation professionnelle représente 32 milliards d'euros par an.

Du changement en perspective

Emmanuel Macron a demandé aux partenaires sociaux une réforme ambitieuse. Dans l’accord que les partenaires sociaux s’apprêtent à signer, il devrait y avoir plus d’argent pour les projets de reconversion, ce qui est une bonne chose. Autre avancée : le compte personnel de formation que chacun peut ouvrir. Il a été créé par François Hollande et devrait être simplifié ainsi qu'être un peu plus abondé qu’aujourd’hui. Il devrait passer de 24 à 35 heures de formation disponibles par an pour tous les actifs et même 55 heures par an pour les non diplômés. Pour les entreprises, il n’y a pas de hausse de la contribution. C’est en jouant sur la ventilation des financements qu’on arrive à augmenter les crédits de formation.

Un système qui reste opaque

Les changements qui s'annoncent semblent positifs, sauf qu'ils n’enlèvent ni la complexité, ni l’opacité du système. Un système composé d’une multitude d’intermédiaires, d’un maquis d’organismes de formation, plus ou moins sérieux, que la Cour des comptes a d’ailleurs souvent dénoncés. Une fois encore, l’accord qui se profile ne va pas instaurer une vraie rationalisation des dispositifs et donc limiter la portée de la réforme. En effet, on a connu par le passé quatre réformes en dix ans. Chaque fois, c’est le même résultat au rabais. Patronat et syndicats s’en tiennent à des évolutions cosmétiques. Ils ont beaucoup trop d'intérêts en commun pour tout chambouler.

La promesse d'une grande réforme

Emmanuel Macron a promis une vaste réforme de la formation professionnelle. Le président en a même fait l'une de ses principales ambitions du quinquennat. La semaine dernière encore, il a regretté que 2 millions de chômeurs n'aient pas les qualifications nécessaires pour occuper un emploi. Conséquence, devant la copie tiédasse des partenaires sociaux, il pourrait bien reprendre la main et élaborer une vraie réforme qui réponde enfin aux évolutions du monde du travail d’aujourd’hui.

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