Diversification de la Poste : l'avertissement de la Cour des comptes
Pour compenser la baisse du courrier, ces dernières années, la Poste a multiplié les initiatives : livraison de repas, organisation d’examen du code de la route, recyclage des déchets de bureau, etc. La Cour des comptes a passé en revue cette stratégie. Et n’est pas très convaincue. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le bilan est mitigé, contrasté. Selon la Cour, tout dépend des services, parmi les offres mises en place par La Poste entre 2014 et 2020, l’organisation de l’examen du Code de la route, par exemple, a plutôt bien marché. En revanche, le service d’aide à la télédéclaration d’impôts a fait "pschitt", il faut dire que Bercy dispose d’agents disponibles et efficaces. Autre prestation qui n’a pas rempli les attentes : le programme "Veillez sur mes parents", dans lequel un facteur visite une personne âgée, pour lui apporter régulièrement des médicaments, casser la solitude. Cette offre est couplée avec un système de téléassistance, en partenariat avec Europ Assistance.
Verdict de la cour : tous ces services ne sont pas assez rentables. Preuve en est, le chiffre d’affaires de l’ensemble atteint 516 millions d'euros en 2020, alors que l’objectif visé était 688 millions d'euros.
La Poste et ses 80 000 facteurs
La Cour des comptes ne dit pas à La Poste de ne plus se diversifier. Mais elle préconise d’éviter de trop s’éparpiller, de se lancer dans des missions trop éloignées ce qu’elle sait faire à l’origine, surtout que souvent elle le fait en achetant des entreprises externes et des start-up. Elle lui recommande plutôt de s'appuyer davantage sur ses forces internes, notamment sur ses 80 000 facteurs. Les sages proposent par exemple de développer le site laposte.fr pour en faire une plate-forme de e-commerce. Ces dernières années, le groupe a d’ailleurs mis l’accent sur les livraisons de colis en proximité, sur ce qu’on appelle le dernier kilomètre. Elle ouvre des entrepôts un peu partout sur le territoire, récemment à Rennes, ou au Mans.
La Poste pourrait aussi reprendre la distribution de documents électoraux. Après les élections départementales et régionales de juin dernier, Adrexo, la société privée en charge de distribuer les prospectus électoraux, a jeté l’éponge. Il y a eu la polémique : Adrexo n’avait pas réussi à livrer à temps la propagande éléctorale dans toutes les boites aux lettres. Il y a un donc un marché à prendre, un marché d’environ 50 millions d'euros par an. Pour l'élection présidentielle de 2022, la Poste a déjà annoncé qu’elle allait se positionner.
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