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Le décryptage éco. La Française des jeux, plus facile à privatiser qu'Aéroports de Paris ?

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé que la Française des Jeux, la FDJ, sera privatisée "dans les prochains mois". Pourquoi le gouvernement veut-il se séparer de cette entreprise, qui va très bien ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet, ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le logo FDJ. Française des jeux. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La Française des jeux, la FDJ, sera privatisée "dans les prochains mois" a dit Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, mercredi 28 août. Si l'État veut céder une partie de la Française des jeux, c'est parce qu'il a besoin d’argent et qu’en vendant ses parts, il compte bien en récupérer. La FDJ est une belle entreprise, bien gérée et surtout très rentable. Les Français n'ont jamais autant parié au point qu’en 2018, la FDJ a engrangé plus de 15 milliards d'euros de mises, soit 25% fois plus qu’il y a quatre ans. Aujourd’hui, l’Etat a 72% du capital de la FDJ et il envisage de se délester d’environ 50%  

On ne sait pas exactement combien rapportera la vente, mais on parle plus d’un milliard d’euros. Une somme que le gouvernement promet de placer dans un fonds pour financer des investissements d’avenir, notamment aider les entreprises à prendre le tournant du digital.  

Les privatisations font débat en France

C’est un dossier très très sensible, on l’a vu avec Aéroports de Paris, ADP, que le gouvernement veut également privatiser. Mais l'histoire a pris une tournure très politique et est loin d’être terminée puisque les opposants à la privatisation d’ADP ont lancé un référendum d’initiative partagée pour la faire échouer. Dans le cas de la FDJ, l’exécutif parie sur le fait que cela passera mieux parce que la nature de la société est différente, il n’y a pas de notion de sécurité nationale, Bruno Le maire promet aussi de mettre les garde-fous nécessaires  

Garder au moins 20% du capital permet par exemple de conserver un pied dans l’entreprise, Il promet aussi mettre en place une nouvelle autorité pour réguler les jeux et limiter les addictions. Et puis, la PDG de la FDJ, Stéphane Pallez assure que lors de l’introduction en Bourse, une partie de l'offre sera destinée aux particuliers, c’est-à-dire à tout à chacun. Ce qui fait dire à Bruno Le Maire que c’est aussi une façon de "rendre la FDJ aux Français". Pas sûr que cela soit suffisant pour convaincre les Français, car se séparer des bijoux de famille, c’est perdre des rendements sûrs et réguliers. En tant qu'actionnaire, l’État empoche aujourd’hui 90 millions d'euros environ par an avec la FDJ. Si demain il n’en possède plus que 20%, il gagnera moins.
Faites vos jeux. Passera, passera pas ? Les paris sont ouverts.               

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