Le décryptage éco. Le retour des tensions sociales chez Air France
Les syndicats craignent un recours accru à la sous-traitance, après les départs volontaires de ces derniers mois. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Nouvelles turbulences chez Air France, où plusieurs syndicats appellent à la grève. Vendredi 20 et samedi 21 février, ce sont certains agents au sol, du court-courrier, des escales en région, mais aussi à l’aéroport d’Orly qui se mobilisent. Ils craignent un recours accru à la sous-traitance, après les départs volontaires de ces derniers mois. La direction, elle, se veut très rassurante, elle estime que ce mouvement social sera indolore, mais les syndicats ne sont pas de cet avis : selon eux, il faut s’attendre à des retards et des perturbations. Et lundi prochain, ce seront des pilotes de la filiale Hop! d’Air France qui entreront dans la danse. Eux se battent pour de meilleurs salaires et une intégration plus facile au sein du groupe Air France.
Pour l’instant, ces mouvements sont contenus, isolés. Rien à voir avec les grands conflits que la compagnie a pu connaître en 2018. Mais ils sont quand même à surveiller de près. Parce qu’en plus, on est dans un contexte global de réforme des retraites, où les pilotes veulent garder leur régime spécial. Donc, prudence.
Air France affiche des résultats décevants
L’arrivée du nouveau patron Ben Smith, il y a un an et demi, a permis à Air France de retrouver un peu de souffle. Néanmoins, la compagnie française a beaucoup de mal à décoller. Le groupe aérien a publié jeudi des résultats marqués par une baisse importante de sa rentabilité.
Et ce n’est pas fini, car l'épidémie de coronavirus pèse sur ses réservations, ça plombe son activité cargo, qui concerne le transport de marchandises. Air France a suspendu tous ses vols vers la Chine jusqu’au 16 mars. Rien qu’entre février et avril 2020, le groupe estime que l’épidémie lui a déjà fait perdre jusqu’à 200 millions d'euros. Et pour les semaines à venir, Air France-KLM table sur une reprise très très progressive du trafic vers l’empire du milieu. L’année 2020 s’annonce difficile pour le groupe.
Les autres compagnies sont également impactées
À cause du Covid-19, le manque à gagner pourrait atteindre presque 28 milliards de dollars pour les firmes aériennes. 28 milliards de dollars, ça fait 26 milliards d’euros. C’est l’estimation publiée jeudi par l'Association internationale du transport aérien (IATA.) Selon elle, il faut s’attendre à la première baisse mondiale des réservations aériennes depuis l’épidemie de Sras en 2003.
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