Le décryptage éco. Les sites Seveso, essentiels pour de nombreux territoires
Quinze jours après la catastrophe de Lubrizol, franceinfo éclaire la question des sites Seveso. Que pèsent ces entreprises dans notre économie ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
En France, 1 350 établissements sont classés Seveso parce qu’ils sont susceptibles de connaître des explosions, des incendies, des fuites de substances toxiques dans l’air, dans l’eau... 1 350, ça correspond grosso modo à 10% des sites Seveso en Europe mais, plus que leur nombre, ce sont surtout leurs activités qui sont importantes pour notre économie.
>> CARTE. Habitez-vous près de l'un des sites Seveso en France ?
Prenons la chimie : avec 400 ateliers Seveso dans l’hexagone, ce secteur recense à lui seul, un tiers des sites à risques français. Et la chimie, c’est stratégique. D’abord, parce qu’elle fournit tous les autres domaines : la construction, la mécanique, la pharmacie. Ensuite, parce que nos produits et matériaux chimiques se vendent très bien à l’étranger, mieux que nos voitures, ou nos avions. L’année dernière, nos exportations dans ce domaine ont rapporté plus de 10 milliards d’euros au pays.
De sites sur tout le territoire
Quels sont les autres secteurs où il y a des sites Seveso ? Sans surprise, l’électricité, le gaz, le pétrole, les raffineries. On y pense moins, mais il y a aussi plus de 200 sites Seveso dans le transport, et la logistique ; on en trouve aussi beaucoup dans l’agroalimentaire, la fabrication de boissons, la pharmacie, l’électronique. Bref, c’est très large. Par ailleurs, toutes les régions françaises ont des sites Seveso y compris les territoires d’Outre-mer. Savez-vous par exemple qu’il y a une vingtaine d’usines Seveso en Guyane, huit en Martinique, six à La Réunion ? La région qui en concentre le plus reste Rhône-Alpes-Auvergne avec le "couloir de la chimie" mais, il y a des sites Seveso en Normandie, en Bretagne, et souvent elles vont vivre des territoires entiers.
Le nombre de salariés dans les usines Seveso n'est pas connu? C’est une donnée quasi secret défense. L’administration ne donne pas de chiffre précis. Mais on estime que ces sites font vivre des millions de personnes : les salariés directs, mais aussi les intérimaires, les sous-traitants. Dans certaines communes, l’usine Seveso, c’est souvent le principal employeur. Par exemple, autour de Marseille, à Fos-sur-mer ou à Martigues. Cette petite ville de moins de 50 000 habitants, regroupe à elle seule presque une quinzaine d’établissements Seveso appartenant à Total, Primagaz ou Ineos Autre exemple, au Nord, dans les Hauts-de-France, il y a 165 sites et c’est une vraie source de richesse pour cette région marquée par le chômage.
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