Le décryptage éco. Plus de créations d’entreprises traditionnelles, mais peu d’impact sur l’emploi
Le chômage a légèrement baissé au mois de juin. Les créations d’entreprises sont reparties à la hausse mais sans réelles conséquences sur ce recul du chômage.
Le chômage a reculé légèrement au mois de juin, selon les chiffres publiés mardi 25 juillet par Pôle emploi. Y-a-t-il une relation directe entre l’évolution de l’emploi et le niveau de créations d’entreprises en France, qui, visiblement, progresse ?
Les créations d’entreprises sont reparties à la hausse selon la dernière enquête de l’Agence France Entrepreneurs, créée notamment à l'initiative de la Caisse des Dépôts et les régions, observateurs privilégiés. Cette enquête vient confirmer une tendance générale. L’Insee nous dit que le climat des affaires vient d’atteindre son niveau le plus élevé depuis six ans. Même son de cloche du côté de la Banque de France qui enregistre moins de défaillances d’entreprises. Entre avril 2016 et avril 2017, 56 000 sociétés ont fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, ont été placées en redressement judiciaire ou mises en liquidation. C’est encore trop, mais c’est quand même un repli de 7 % sur l’année.
Retour vers une spirale vertueuse
Des défaillances d’entreprises en baisse, des créations en hausse. Ces chiffres sont-ils assez significatifs pour dire que l’on est réellement entrés dans une spirale vertueuse ? L’entrepreneuriat reprend des couleurs, cela ne fait aucun doute. Au total, entre 2016 et 2017, 550.000 nouvelles entreprises ont vu le jour en France (+6 %, contre un repli de 5 % sur 2015/2016). Mais plus que le volume, c’est la structure de cette évolution qu’il faut analyser. On s’aperçoit que la hausse des créations des entreprises est marquée par une progression des sociétés dites "traditionnelles" (Sarl, Sociétés par Actions Simplifiées, etc.) au détriment des "micro-entreprises".
L'emploi impacté
Ce mouvement ne s’accompagne pas de manière significative d’une hausse du nombre de postes créés. Certaines entreprises embauchent dès le départ pour pouvoir fonctionner et honorer les carnets de commande. Mais les nouveaux entrepreneurs sont davantage motivés par la création de leur propre emploi avant même le développement de l’entreprise.
Ils jouent la sécurité dans le contexte social jugé encore trop instable et considèrent qu’en créant leur propre structure ils auront, certes, plus de soucis que de simples salariés, mais seront libres de prendre leur destin en main. Les résultats de l’étude de l’Agence France Entrepreneur sont très révélateurs sur le portait du nouveau chef d’entreprise.
Les services et le commerce en pointe de la création d'entreprise
Les créations d’entreprises se font essentiellement dans les services et le commerce. Quant à l’aspect géographique, ce sont essentiellement les zones urbaines qui attirent les créateurs, ce qui continue d’entretenir des déserts économiques dans les espaces ruraux.
Dans l’ensemble, cette étude est encourageante mais elle contient quelques zones d’ombre qui devraient interpeller le gouvernement, notamment sur la manière de rassurer ceux qui créent des emplois pour la première fois (réforme du Code du Travail) et de réorienter certaines politiques pour une meilleure répartition de ce dynamisme entrepreneurial sur les différents territoires.
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