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Le décryptage éco. Prime exceptionnelle, revalorisation de la prime d'activité, heures supplémentaires défiscalisées... les mesures qu'Emmanuel Macron pourrait annoncer

Emmanuel Macron reçoit les partenaires sociaux lundi. L’échange va porter sur les mesures pour le pouvoir d’achat que le président pourrait annoncer. Le décryptage éco par Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Emmanuel Macron, président de la République, lors d'une allocution télévisée, le 4 novembre 2018, à l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La réunion s’est décidée dimanche 9 décembre, un peu en urgence, et il s’agit d’abord selon l’Elysée d’écouter les partenaires sociaux. Mais évidemment de tester les mesures que le président devrait annoncer.

Prime exceptionnelle : optionnelle ou obligatoire ? 

La première d’entre elles, on en parlait dès vendredi, est cette prime exceptionnelle, défiscalisée, qui pourrait aller jusqu’à 1 000 euros. Elle semble être actée, mais les modalités ne sont pas encore fixées. Parce que les patrons, même s’ils sont plutôt favorables à cette idée, tiennent absolument à ce que cette prime soit optionnelle. Certaines entreprises, plaident-ils, n’en ont pas les moyens, en premier lieu toutes celles qui subissent de plein fouet la crise des "Gilets jaunes".
Les syndicats militent pour qu’elle soit obligatoire. Et puis, attention, on évoque une prime allant jusqu’à 1 000 euros, ce qui ne veut pas dire que tous les salariés toucheront cette somme, là aussi les syndicats font le bras de fer pour un montant minimal.  

Problème sur la date de versement de cette prime

C’est l’autre point de litige, la date de versement. L’exécutif veut, pour calmer les tensions, qu’elle soit versée au plus vite, avant Noël, quitte à prendre des dispositifs législatifs particuliers, alors que les chefs d’entreprise demandent de la souplesse, que chaque patron puisse choisir en fonction de sa trésorerie le meilleur moment. L'autre problème avec cette prime, c’est qu’elle ne touchera que les entreprises du privé. Du coup le gouvernement cherche aussi comment revaloriser le pouvoir d’achat des agents publics. 

Pas d'augmentation du Smic mais une revalorisation de la prime d'activité

Muriel Pénicaud, la ministre du Travail l’a redit ce dimanche : pas question d’aller au-delà de la progression légale, automatique du Smic, d’environ 1,6%. Cela alourdirait le coût du travail et risquerait de freiner des embauches. Le gouvernement regarde plutôt comment doper la prime d’activité, ce complément de revenu pour les travailleurs les plus modestes. En octobre, la prime d’activité a bénéficié d'un coup de pouce de 20 euros. Et d’autres hausses sont prévues, 30 euros dès avril, mais aussi 20 euros en 2020. L’exécutif devrait accélérer ce calendrier.  

Dans le même esprit, il regarde comment avancer la date de revalorisation exceptionnelle du minimum vieillesse, qui doit se faire en deux étapes en janvier 2019 puis 2020 pour atteindre 900 euros par mois. Idem aussi pour la suppression de la taxe d’habitation, qui pourrait être accélérée  

Vers des heures supplémentaires défiscalisées ?

C’est un peu la même chose. La suppression des charges salariales sur les heures supplémentaires est prévue en septembre, mais elle pourrait être avancée au 1er janvier prochain. Et le gouvernement pourrait même aller, encore, un cran au-dessus, en y ajoutant la défiscalisation des heures supplémentaires, c’est-à-dire totalement exonérés d’impôt sur le revenu. Comme l’avait fait Sarkozy entre 2007 et 2012 : neuf millions d’employés, salariés, mais aussi fonctionnaires en avaient bénéficiés et la mesure était populaire. Mais visiblement il y a encore débat au sein de l’exécutif. Parce que ce dispositif est très coûteux : sous Nicolas Sarkozy, ce dispositif s’élevait à 4,5 milliards par an pour l’Etat.       

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