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Le décryptage éco. Salon du luxe de Paris, vitrine du savoir-faire français

Le luxe tient son salon mardi à la Maison de la Chimie à Paris. La France et l’Italie en sont les véritables berceaux. D'autres pays s'imposent comme la Hongrie et la République tchèque. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Boutique de luxe à Deauville (Calvados). (PHOTO12 / GILLES TARGAT)

Le salon du luxe se tient mardi 11 juillet à Paris. C’est un événement un peu hors du commun et hors du temps. Il se déroule sur une seule journée à la Maison de la Chimie. L’occasion de faire le point sur un secteur très discret mais qui pèse lourd sur le plan économique.

260 milliards d’euros : c’est le poids du marché du luxe dans l’économie mondiale, 1 000 milliards si l’on ajoute la publicité, l'évènementiel, etc. L’Europe en général, et la France en particulier, en tirent un large profit. La France et l’Italie sont les véritables berceaux du savoir-faire et de l’art de vivre, mais d'autres pays s'imposent de plus en plus, à tel point que le Comité Colbert, qui regroupe les maisons de luxe françaises les plus prestigieuses, s’est élargi il y a quelques années à la Hongrie et à la République tchèque, célèbre pour son cristal de Bohême. Les griffes européennes représentent environ 70% du marché mondial, en croissance constante.

Une culture du luxe forgée au Moyen Age

Les principaux clients de la France sont les marchés émergents (Brésil, Inde, Chine, Russie), très demandeurs de Louis Vuitton, Hermès, Prada, ou autre Gucci. Comment s’explique le succès de cette industrie française du luxe ? Par un subtil maillage entre la culture et l’économie. La culture du raffinement, de la littérature du Moyen Age, essai transformé aux XVIIe et XVIIIe siècles et que les artisans et entreprises ont su perpétuer au fil des siècles. La France est le plus grand marché du luxe dans le monde, avec 165 000 emplois à forte valeur ajoutée.

La clientèle asiatique aisée apprécie. Elle préfère acheter cher un produit estampillé France car elle le sait de qualité. Forte de cet argument, l’industrie du luxe attend des autorités, notamment européennes, non pas des subventions, mais un encadrement juridique qui permette d’éviter une fuite vers les pays à bas coûts de main d’œuvre.

Les concurrences nouvelles sur les marchés émergents

Outre la lutte contre la contrefaçon, qui est un combat permanent, les professionnels sont confrontés à la concurrence des pays émergents, mais en termes industriels et non de marques. En effet, il n’y a pas encore de griffe de luxe chinoise ou brésilienne, par exemple. Autre défi : celui de la mutation permanente du marché. Les services de luxe comme l’hôtellerie et soins du corps prennent le pas sur les sacs les vêtements.

Enfin, et surtout, l'enjeu de la formation. Au moment où le chômage bat des records, il est très difficile aujourd’hui de recruter des jeunes attirés par ces métiers. Là est peut-être le plus gros défi : restaurer la fierté de toute une filière industrielle.

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