Le décryptage éco. Transports : les scénarios de la future loi sur les infrastructures
Une commission d’experts a remis un rapport sur les routes, les autoroutes, les voies ferrées que l'Etat devrait financer en priorité. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le Conseil d'orientation des infrastructures (COI), une commission composée d'élus et d'experts, a proposé jeudi 1er février ses scénarios d'investissements dans les transports pour les vingt prochaines années. C’est un rapport important parce qu’il doit servir de base à la future loi sur les infrastructures, qui sera présentée au printemps. L'idée ? On ne peut pas tout construire en même temps. Il faut faire le tri dans les nombreux projets qui ont été promis et jamais réalisés, faute de financement. Il faut choisir les infrastructures les plus utiles aux Français.
C’est ainsi que le rapport enterre la construction de la nouvelle ligne à grande vitesse Bordeaux-Dax, ou celle entre Béziers et Perpignan. Idem pour les tronçons supplémentaires de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône ou le projet d'autoroute A45, entre Lyon et Saint-Etienne.
Les priorités : rénover les nœuds ferroviaires, beaucoup trop vétustes, dans la plupart des grandes gares comme Marseille, Lyon, Toulouse, partout où existe un risque de pannes comme celles que l’on a connues à la gare Montparnasse, à Paris.
Autres exemples, l'autoroute A31 en Lorraine et le contournement de Rouen qui doivent être maintenus. Le désenclavement des villes moyennes est aussi une priorité.
De 48 à 80 milliards d'euros en fonction du scénario
Le rapport établit trois scénarios sur 20 ans. Avec trois niveaux de coût. Le premier scénario tient dans un budget de 48 milliards d'euros et revient à colmater les brèches, et à entretenir le réseau existant, en créant très peu de nouvelles infrastructures. Le deuxième scénario passe à 60 milliards d'euro. Il met l’accent sur les transports du quotidien. Il construit quelques nouvelles infrastructures, mais très ciblées. Enfin, le troisième rapport est le plus ambitieux, puisqu’on parle de 80 milliards d'euros. On accélère la réalisation des nouveaux projets. Mais cela ne semble pas très réaliste étant donné la contrainte budgétaire
Le gouvernement va se prononcer à la fin du mois de février 2018. Le deuxième scénario semble tenir la corde, en tout cas si on se réfère à ce qu’a dit Elisabeth Borne, la ministre du Transport, jeudi 1er février sur franceinfo. Elle a beaucoup insisté sur les transports du quotidien.
Le contribuable va participer, mais pas seul. Il y a, par exemple, la proposition d'instaurer une vignette pour les poids lourds et les utilitaires de livraison. Les camions étrangers en transit dans l’hexagone paieraient et cela pourrait rapporter 320 millions d'euros par an. Autre suggestion : revoir la niche fiscale des entreprises de transports routiers et de taxis pour compenser le prix des carburants. Ce serait aussi des milliards d’euros récupérés. Et puis on trouve aussi des idées plus iconoclastes, comme consacrer 400 millions d’euros pour encourager la marche et le vélo. Non pas en finançant des bicyclettes ou des baskets, mais en aidant les interconnexions et l’extension des pistes cyclables.
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