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Ministère de la Santé et médecins : toujours l’impasse

C’est toujours l’impasse entre la ministre de la Santé, et les médecins qui ont manifesté massivement hier dans les rues de Paris. Plus que jamais, l’objet du conflit, c’est la généralisation du tiers-payant. En fait deux visions de la santé s’opposent
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Au départ, il y a un constat que chacun pourrait pourtant partager, un constat sous la forme d’un paradoxe : notre système est considéré comme l’un des plus performants par l’Organisation mondiale de la Santé, mais il est aussi celui parmi les pays qui nous sont comparables, où les inégalités sociales et territoriales de santé sont les plus marquées. L’accès au soin et l’accès à la qualité des soins sont très différents selon le milieux d’où l’on vient et l’endroit où l’on habite. Cela constitue à la fois un défi en terme d’organisation des soins, en terme de maillage dans les territoires, en termes d’offres de soins, en terme de prévention ou même de dépistage. C’est un chantier considérable, jamais vraiment traité par les réformes engagées dans le passé.

Est-ce que la loi de Marisol Touraine répond à ces défis ?

Il n’y a pas dans le projet qui fait aujourd’hui débat de réformes vraiment structurelles ou de remise à plat comme l’avait préconisé l’an dernier par exemple notre prix Nobel d’économie, Jean Tirole. En revanche, il y a dans la Loi Touraine des ajustements et un principe que vous avez rappelé : la généralisation du tiers payants : l’idée est simple, en supprimant toute avance de paiement, le gouvernement considère qu’il supprime un obstacle à l’entrée dans le système de soins pour les personnes aux revenus les plus modestes, mais qui ne bénéficient pas de la CMU. La mesure a été mise en pratique ailleurs, elle paraît plutôt rationnelle, sans pour autant constituer une mesure miracle. Pourquoi ne pas avoir seulement ciblée cette population plus fragile ? Pourquoi ne pas l’avoir d’abord expérimenté avant de généraliser plus tard une telle mesure ? Non, en France on aime les lois toutes droites. Les médecins libéraux crient donc à l’étatisation du système de santé, affirmant que le gouvernement porte atteinte à l’idée même qu’ils se fond de leur métier, et la ministre veut passer en force, avec cette fois l’approbation de la totalité des députés socialistes. Et on voit bien que cette unité là a plus de prix pour le gouvernement qu’un compromis trouvé avec les médecins.

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