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Pouvoir d'achat : les contours du chèque alimentation se précisent

Le gouvernement avait évoqué un chèque alimentaire mensuel de 50 euros mais il ne prendra finalement pas cette forme. À quoi va-t-il ressembler ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron, le 3 juin 2022. (JULIEN DE ROSA / POOL)

Dans sa première interview depuis sa réélection, Emmanuel Macron  a expliqué vendredi 3 juin que le chèque alimentaire serait un versement en une seule fois, probablement par virement bancaire, versé aux plus modestes sur le principe du chèque inflation distribué cet hiver aux Français qui gagnent moins de 2 000 euros.

>> Pouvoir d'achat : comment le chèque alimentaire a mijoté deux ans dans la cuisine du gouvernement

Le chèque alimentaire sera, lui aussi, soumis à condition de ressources, mais à des niveaux moindres, car il sera concentré sur les ménages les plus modestes. Entre trois et cinq millions de personnes devraient être concernées, les bénéficiaires du RSA, des minimas sociaux et aussi les étudiants boursiers. 

Pas de chèque mensuel 

Le gouvernement veut un système simple, visible et, s’il a abandonné le versement régulier, mensuel, c’est parce qu’il ne veut pas habituer les Français à recevoir un chèque tous les mois. C’est toujours difficile ensuite de retirer un dispositif installé depuis plusieurs mois.

D'après nos sources, le montant de ce chèque alimentaire serait de 100 euros, peut-être 150. Mais ce n’est pas encore arbitré. Une chose est sûre, en revanche, ce chèque ne sera pas ciblé sur des produits sains, locaux, durables, comme le veulent les syndicats d’agriculteurs et les associations. Trop compliqué, estiment les enseignes comme Carrefour, Leclerc, Auchan qui assurent que sélectionner les produits nécessiterait d’adapter les systèmes de caisse.

Un versement prévu pour juillet

Cibler sur des produits, c’est aussi l’assurance selon le gouvernement de nourrir encore l’inflation car si vous fléchez ce chèque sur des tomates bio par exemple, les vendeurs de tomates bio vont se dire que, comme il y a des consommateurs captifs, ils peuvent augmenter les prix. A priori, ce chèque sera utilisable partout car vu l’inflation, il est impossible de dire aux gens qui ont besoin de  produits de première nécessité qu’il faut absolument acheter des fruits et légumes bio sans quoi il n’est pas valable. Le gouvernement craint les mouvements de révoltes.

Le chèque alimentation sera inscrit dans la loi pouvoir d’achat, qui sera votée, si le gouvernement a la majorité, après les élections législatives. L’exécutif espère le verser dès le mois de juillet. Surtout que, selon lui, nous sommes dans le pic de l’inflation. Cela lui permettrait aussi d’éviter que ce soit en même temps que l’allocation de rentrée scolaire donnée aux familles les plus modestes à la fin du mois d’août.

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