Préavis de grève à la SNCF : quelles mesures la direction a-t-elle déjà prises pour éviter le conflit du 15 février ?
La SNCF tente son possible pour éviter que les Français ne se retrouvent sans trains en plein chassé-croisé des vacances d’hiver, le week-end du 17-18 février. La direction a déjà promis une prime de 400 euros pour cette année 2024. Les 150 000 agents, quels que soient leurs métiers, la toucheront le 1er mars prochain. Cette prime s’ajoute à une autre prime, également de 400 euros et déjà versée en décembre dernier. En quatre mois, ils ont donc obtenu 800 euros au total.
Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, assure qu’il fait ce geste, qu'il considère comme une sorte de prime de partage de la valeur au regard des bons résultats du groupe. Des résultats qui seront communiqués le 28 février, la direction a clairement avancé ses annonces pour éviter la grève.
Primes, augmentation des salaires et revalorisation de l'indemnité résidence
Si les primes ne sont pas équivalentes aux augmentations de salaire, une hausse des revenus est aussi prévue en 2024. Pour cette année, elle atteindra un peu plus de 4,5%, en comptant tout : augmentation générale, progressions de grilles, etc. Ces trois dernières années, la direction souligne d’ailleurs que la rémunération des cheminots a augmenté en moyenne de 17%. Elle atteint même 21% pour les premiers niveaux de salaires, soit plus que l’inflation.
Et comme le pouvoir d’achat reste la première revendication des agents, la direction a aussi annoncé une revalorisation de l’indemnité résidence que touchent certains cheminots, pour les aider à se loger dans les zones dites tendues.
Traumatisme des grèves de 2022
En 2022, la grève de Noël est restée un véritable traumatisme pour la direction. Cette grève avait été déclenchée par des collectifs, c’est-à-dire en dehors des syndicats, juste au moment des fêtes. C'est pourquoi la direction est si inquiète et soucieuse de désamorcer les tensions.
Mais ce risque que les syndicats traditionnels soient dépassés par leur base persiste. Les employés se plaignent notamment des conditions de travail et du passage à la concurrence de certaines lignes. Pour y répondre, la SNCF a annoncé jeudi 8 février, 1 000 embauches supplémentaires en CDI. Pour 2024, cela fera un total de plus de 8 000 recrutements, contre 5 000 départs en retraite.
Toutes ces mesures ne seront peut-être pas suffisantes pour éviter le mouvement social des chefs de bord, qui demandent des mesures spécifiques pour eux. Ils ont jusqu’à mercredi pour se déclarer grévistes.
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