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Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron attendu au tournant par les syndicats

L'avertissement est lancé : le président réélu ne bénéficiera d’aucun état de grâce de la part des syndicats pendant son second mandat. Le décryptage éco de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez et le secrétaire général, FO Yves Veyrier lors d'une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l'emploi à Paris, le 27 janvier 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

La CGT et la CFDT, les deux principaux syndicats français, ont certes appelé leurs adhérents à faire barrage contre l'extrême droite, mais ils précisent bien qu'Emmanuel Macron, ne bénéficiera d’aucun blanc-seing, d'aucune tolérance particulière pour son deuxième quinquennat. Philippe Martinez, chef de file de la CGT le disait lundi 25 avril : son syndicat ne valide en rien le programme du président, loin de là.

Même avertissement très ferme du côté de la CFDT, qui promet d’être exigeante avec Emmanuel Macron et de ne rien laisser passer. Et ce d'autant plus, que tous ont le sentiment d’avoir joué le jeu ces dernières semaines de campagne, ils n'ont pas jeté d'huile sur le feu, ont été responsables, en calmant parfois leurs troupes qui voulaient donner de la voix. Mais qu'Emmanuel Macron ne s'imagine pas que ce sera facile avec eux : ils sont tous opposés à la réforme des retraites et au recul de l’âge légal à 64 ans.  

Les syndicats sont assez dubitatifs, sur la capacité du président, à concerter, échanger, à co-construire. Ils sont plutôt échaudés par le premier quinquennat qu'ils ont trouvé brutal. Entre les ordonnances de 2017 pour faire passer la réforme du code du Travail, le conflit sur les retraites, ou encore le bras de fer sur la réforme de l’assurance chômage, ils se sont sentis méprisés et mis sur la touche.

Tout est joué d'avance pour les syndicats

Ces derniers jours, Emmanuel Macron a cherché à les rassurer. Il a pris la peine d’appeler, entre les deux tours, personnellement les leaders syndicaux. Mais quand Philippe Martinez a entendu sur Bruno Le Maire sur franceinfo dire qu'il ne pouvait pas "personnellement" donner de garanties qu'il n'y aura pas de recours au 49.3 pour passer la réforme des retraites et qu'il ne souhaitait pas non plus un 49.3, le leader de la CGT s'est dit que tout était joué d'avance. C'est aussi ce que craint Yves Veyrier de Force Ouvrière.

Quant à la conférence sociale promise par Emmanuel Macron, là aussi, ils n'y croient pas beaucoup et craignent juste une grand messe pour l'affichage.

Et en attendant, les syndicats préparent le 1er mai. La plupart vont défiler dans toute la France. Il y aura aussi des ONG, des associations caritatives pour le premier rendez-vous revendicatif de ce nouveau quinquennat comme un tour de chauffe de la contestation sociale à venir. 

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