Cet article date de plus de neuf ans.

Jean-François Roseau : "Au plus fort de la bataille"

Il y a cent ans, la première guerre mondiale avait commencé depuis plus de quatre mois. Dans son premier roman, Jean-François Roseau tente de restituer au plus près cette tragédie. Un livre très original et émouvant qui s’appuie sur une importante enquête, des récits et des lettres de poilus.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
  (© Pierre-Guillaume de Roux)

« Tout était bon à mettre au compte de Poincaré. Le manque d’obus et l’épuisement d’acide sulfurique pour la fabrication des poudres.

– Vous l’avez vu habillé pour le front ?

– Un peu qu’on l’a vu, le Raymond ! Sa casquette de chauffeur. Son costume de cycliste prêt pour le Tour de France...

– Les poilus ont dû se marrer. On leur annonce un président, et ils voient arriver un chauffeur de taxi aussi éloquent qu’une huître !

– Il paraît qu’il reste muet devant les soldats. La larme à l’œil en les saluant droit dans ses bottes. »

Quand l’hypermédiatisation des conflits, source de notre indifférence à l’horreur, s’estompe tout à coup sous une trouvaille exceptionnelle – des lettres de poilus découvertes au gré d’une promenade dans les rues de Montmartre -, l’Histoire redevient vivante. Et le souffle des épistoliers, liés par l’amour, le remords et l’exil, peut, à nouveau, nous communiquer un peu de cette indicible expérience de 14-18…. À travers cette tragédie aux ardeurs mêlées, Jean-François Roseau nous fait redécouvrir la Grande Guerre du haut de ses vingt-trois ans, et signe un tout premier roman décapant.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.