Jean-François Roseau : "Au plus fort de la bataille"
« Tout était bon à mettre au compte de Poincaré. Le manque d’obus et l’épuisement d’acide sulfurique pour la fabrication des poudres.
– Vous l’avez vu habillé pour le front ?
– Un peu qu’on l’a vu, le Raymond ! Sa casquette de chauffeur. Son costume de cycliste prêt pour le Tour de France...
– Les poilus ont dû se marrer. On leur annonce un président, et ils voient arriver un chauffeur de taxi aussi éloquent qu’une huître !
– Il paraît qu’il reste muet devant les soldats. La larme à l’œil en les saluant droit dans ses bottes. »
Quand l’hypermédiatisation des conflits, source de notre indifférence à l’horreur, s’estompe tout à coup sous une trouvaille exceptionnelle – des lettres de poilus découvertes au gré d’une promenade dans les rues de Montmartre -, l’Histoire redevient vivante. Et le souffle des épistoliers, liés par l’amour, le remords et l’exil, peut, à nouveau, nous communiquer un peu de cette indicible expérience de 14-18…. À travers cette tragédie aux ardeurs mêlées, Jean-François Roseau nous fait redécouvrir la Grande Guerre du haut de ses vingt-trois ans, et signe un tout premier roman décapant.
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