Cet article date de plus d'onze ans.

"La saison de l'ombre", de Léonora Miano

PRIX FEMINA – Lauréat – La traite négrière est au cœur du roman de la camerounaise Léonora Miano qui vient d'être récompensée par le Prix Fémina. L'histoire de la capture d'enfants et d'adultes par des hommes venus d'une autre tribu qui, ensuite, revendront leurs prises à des esclavagistes. Comme le souligne l'auteure, déjà couronnée par le Goncourt des lycéens, c'est un sujet tabou en Afrique mais qui renvoie certains peuples africains et les européens face à leurs responsabilités.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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La saison de l'ombre , de Léonora Miano est publié chez Grasset (237 p.) – Note : ***

Résumé : "Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne
révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères.
La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d'âge mûr,
évaporés dans l'air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira
plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ?
"

Nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à
l'intérieur des terres, dans le clan Mulungo. Les fils aînés ont disparu, leurs
mères sont regroupées à l'écart. Quel malheur vient de s'abattre sur le village
? Où sont les garçons ? Au cours d'une quête initiatique et périlleuse, les
émissaires du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre
que leurs voisins, les BWele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du
Nord par les eaux.

Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite
négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un
être cher. L'histoire de l'Afrique sub-saharienne s'y drape dans une prose
magnifique et mystérieuse, imprégnée du mysticisme, de croyances, et de "l'obligation d'inventer pour survivre."

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