Cet article date de plus de douze ans.

"Le bestiaire médiéval", de Christian Heck

Au Moyen-Âge, l’animal occupait la même place que l’Homme dans le monde.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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C’est ce que montrent deux grands historiens de l’art des universités de Lille, Christian Heck et Rémy Cordonnier, dans un livre merveilleux illustré de plus de six cents reproductions d’enluminures souvent inconnues du grand public.

Le bestiaire médiéval , de Christian Heck et Rémy Cordonnier est publié par Citadelles & Mazenod (620 p., reliées sous jaquette et étui illustrés, 600-650 illustrations en couleur, 395E) – Note : ****

Mot de l'éditeur

Ce livre propose de visualiser la présence animale au Moyen-Âge à
travers les représentations que l’on trouve dans l’enluminure. La
richesse matérielle, ornementale et iconographique de ce mode
d’expression artistique en fait le témoin privilégié de son époque dont
il est également emblématique entre tous les arts. Les animaux
représentés dans tous ces textes n’ont donc pas la même signification et
sont souvent représentés selon des modes différents. Le symbolisme
animalier au Moyen-Âge, son intégration à une perception
spatio-temporelle particulière au contexte culturel et surtout religieux
de l’occident médiéval, et son mode d’expression gouverné par les goûts
et les conceptions artistiques de l’époque, sont étudiés en détail.
Remis en situation, les animaux qui peuplent les enluminures sont une
immense source de connaissance sur la pensée et la culture du temps.

La tradition des fabulistes antiques se poursuit au Moyen-Âge qui en a
conservé l’héritage, l’a enrichi et l’a adapté à ses attentes, faisant
du monde animal un véritable miroir de la société humaine. Souvent donc,
là où en apparence l’on voit un chien poursuivre un lapin, il faut
comprendre la cour assidue du galant à sa dame ou encore, lorsque l’on
admire l’élégante figure d’une grue et que l’on s’interroge sur la
petite pierre qu’elle tient dans sa patte gracieusement relevée, il faut
comprendre que l’on a là un appel à la vigilance. Autant de lectures
qui ne sont possibles que si l’on se replonge, autant que faire se peut,
dans la perception médiévale du monde animal.

Ce livre est richement illustré de plus de six cents reproductions
d’enluminures peintes durant tout le Moyen-Âge dans sa plus large
acception (du 4e au début du 16e siècle). Nombre d’entre elles, qui
sont encore inédites ou très peu connues en dehors du cercle des
spécialistes, se verront ainsi mises en lumières et portées à la
connaissance d’un plus grand nombre d’amateurs. Ces derniers trouveront
dans cet ouvrage de nouvelles clefs de lecture du bestiaire de l’art
médiéval, comme de la vision du monde qu’il exprime.

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