"Brûler le feu" de Juliette Armanet : un album "chatoyant, ardent, généreux"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, la chanteuse Juliette Armanet.
Autrice, compositrice et interprète, mais aussi journaliste pendant six ans, Juliette Armanet s'est finalement consacrée à la musique, suivant les traces de son père, compositeur et pianiste de jazz. Son deuxième album, "Brûler le feu", est sorti vendredi dernier.
franceinfo : Le public français vous a découverte avec votre premier album, Petite Amie, sorti en 2017. Sur votre nouvel album on sent un vrai lâcher-prise, chose que vous n'étiez pas forcément prête à faire à vous débuts ?
J'étais prête à autre chose. Le premier album c'était un pas vers ma musique, vers le public. Là, c'est une autre marge, une autre femme. C'est un disque de libération, c'est généreux, foisonnant, avec des cordes, des cuivres... C'est chatoyant comme album. Je me suis un peu tout autorisé, en tout cas je me suis amusée à le faire. Le fait que j'ai fait beaucoup de scène m'a ouverte, m'a épanouie aussi.
Le public vous a adoptée dès le départ. On sent que ça vous a touchée, parce que c'était un tournant de votre vie.
C'est ce qui m'a donné confiance en moi, dans ma musique. J'ai aussi vraiment appris à chanter sur scène.
"Le fait, d'un seul coup, de ne plus chanter juste toute seule derrière un micro, mais devant un public, et de plus en plus nombreux, il faut se lâcher, il faut se donner !"
Juliette Armanetà franceinfo
Ça a été difficile d'écrire ces mots-là parfois, de les chanter, de les livrer ?
Je vais pas mentir, cet album a été compliqué à faire parce que j'avais envie d'un album ambitieux, mais il fallait se remettre en selle, j'ai fini la tournée du premier très enceinte. Parfois le succès peut fragiliser aussi. Je suis sorti de cette tournée un peu bousculée, puis j'ai accueilli un enfant, il faut se remettre ensuite avec son carnet et son crayon ! J'avais envie de me jeter dans le vide, me tendre un miroir, et me dire "Qui suis-je après tout ça ?"
Vous êtes une amoureuse de la vie, c'est pour ça que cet album vous définit ?
Oui, je suis quelqu'un de passionné, c'est pour ça que j'ai choisi comme titre Brûler le feu, parce qu'il y a quelque chose de très ardent dans cet album, un peu dangereux, qui était là en moi depuis quelques années, et qui ne demandait qu'à se révéler.
"Ce disque m'a fait beaucoup de bien, il m'a aidée à me libérer de pas mal de démons, à me lâcher musicalement aussi, à me faire confiance."
Juliette Armanetà franceinfo
J'ai l'impression que de beaucoup chanter en live m'a appris à me déployer. Et d'ailleurs sur ce disque quand on a enregistré les voix, mon producteur m'a dit qu'on devait changer de micro par rapport au premier album, pas parce que j'ai perdu quelque chose, mais que je ne suis plus la même femme, je n'ai plus la même voix. On a la voix de sa vie.
Il y a beaucoup de vos parents aussi dans cet album, de ce qu'ils vous ont donné, transmis ?
C'est vrai que moi qui suis maintenant mère, je me demande si j'arriverai à transmettre la musique à mon fils. J'ai l'impression que les passions sont parfois très naturelles, quand on est dans une famille où il y a de la musique du matin au soir, ça rentre. Mais c'est vrai qu'ils ont réussi cette transmission de manière très souple, très belle, et j'espère réussir à faire de même.
Pour finir, un titre de cet album s'appelle Sauver ma vie, est ce que la musique vous a sauvée ?
Croyez-le ou non, mais oui. Je crois que ces dernières années, j'ai pu grâce à la musique me faire du bien, m'apprivoiser, m'amuser aussi. Et parfois s'amuser, ça sauve un peu la vie.
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