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Bruno Putzulu : "Ce qui m’intéresse c'est d’avoir le cœur qui bat comme à l’enfance, comme à l’adolescence"

Aujourd’hui, l’invité du Monde d’Elodie est Bruno Putzulu, acteur césarisé, chanteur. Il est actuellement sur scène dans la pièce "12 Hommes en colère" de Reginald Rose au Théâtre Hébertot à Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bruno Putzulu et Grégory Daltin dans "Les Ritals" de François Cavanna (Denis Vase)

Bruno Putzulu interprète dans la pièce 12 Hommes en colère le juré par qui le doute arrive. Une trame toujours d’actualité alors qu’elle a été écrite en 1953. C’est l’histoire d’un jeune homme de 16 ans accusé de parricide à coups de couteau et d’un huis-clos. Douze jurés dont 11 le jugent coupable. Celui qui s’abstient exprime "un doute légitime car la vie d’une femme, la vie d’un homme ce n’est pas rien".

Il arrive tard au théâtre. Issu d’une famille modeste dans laquelle on ne va pas au théâtre et rarement au cinéma, c’est son frère, instituteur qui en fait en amateur et qui lui ouvre la voie. Il va le voir jouer et là c’est comme une révélation : "Mais y’a des gens qui en font leur métier de ça ? Il me dit oui. Alors je dis que j’aimerais essayer et puis après je tente le Conservatoire national et je suis pris."

L’aventure commence avec la Comédie-Française, à la fin de sa première année il est repéré par Jacques Lassalle, metteur en scène, acteur, dramaturge. Et il rentre comme stagiaire puis auxiliaire dans la Maison de Molière et sa famille vient l’y applaudir : "Et puis voilà, le rendez-vous avec les auteurs, papa, maman et mes frères qui viennent m’applaudir à la Comédie-Française, et ça c’est un grand bonheur".

Ses parents lui ont apporté une éthique. Une qualité qui lui sert beaucoup dans son métier : "Ce qui est le principal dans le métier d’acteur, tous les professeurs devraient enseigner cela aux comédiens. Je ne sais pas comment on enseigne à bien ou mieux jouer, en tous cas il y a une éthique. Tricher ou ne pas tricher, ressentir ou ne pas ressentir, montrer ou ne pas montrer. Moi je pense qu’il faut mieux ressentir et ne pas montrer. " L’évolution du métier d’acteur ne l’effraie pas, ce qui lui fait peur "C’est que l’économie prenne le pas sur les femmes, les hommes, sur l’humain".

Bertrand Tavernier, la rencontre

Bruno Putzulu rencontre Philippe Torreton sur les bancs de la faculté en Normandie. Sur Paris, il n’a pas suffisamment d’argent pour payer un loyer, et se fait héberger de temps en temps par son ami. C’est par ce dernier qu’il fait la connaissance de Bertrand Tavernier qui cherchait quelqu’un pour jouer dans l’Appât, un film noir.

L'Appât: J’ai fait ce premier film avec grand bonheur

Bruno Putzulu

à franceinfo

Après le film, quasiment 20 ans après les faits, il a rendu visite à l’un des protagonistes en prison à Caen : "Ça avait l’air d’être totalement une autre personne. Lui-même semblait complètement étranger à ces faits. Dans ce film, on a aussi beaucoup pensé aux familles. Si j’étais dans la famille de ceux qui ont été touchés, je pense que jamais je ne pardonnerais."

Le théâtre, le cinéma et une carrière qui comptabilise un César du meilleur espoir masculin pour le film Petits désordres amoureux d’Olivier Péray en 1999 : "Je suis fièr comme un Pape car je sais qu’au moment où je reçois le César il y a toute ma famille qui me regarde à la télévision en Normandie et je sais qu’ils sont heureux".

L’essentiel ?

C’est que les gens qu’il aime reste en vie le plus longtemps possible "Ça, c’est vraiment l’essentiel". Il confie qu’il souhaite continuer à rêver grâce à ce métier : "C’est vraiment le centre de ma vie ce métier. Moi, c’est ce qui m’intéresse, d’avoir le cœur qui bat comme à l’enfance, comme à l’adolescence".      

12 Hommes en colère de Reginald Rose c'est au Théâtre Hébertot à Paris jusqu’au 5 janvier 2020. Et on le retrouve aussi dans la pièce Les ritals de François Cavanna, mise en scène par Mario Putzulu dans toute la France (Auterive, Saumur, Castres etc…).

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