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Daniel Auteuil à l'affiche du "Nouveau jouet" : "Quand je vais faire un film, j'y vais comme si c'était le premier ou le dernier"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’acteur, metteur en scène, auteur et interprète, Daniel Auteuil. Ce mercredi 19 octobre 2022, il est à l'affiche du film "Le nouveau jouet" de James Huth avec Jamel Debbouze.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
L'acteur et chanteur français Daniel Auteuil lors de la 36e édition des Francofolies, à La Rochelle, le 13 juillet 2021. (GAIZKA IROZ / AFP)

Daniel Auteuil est acteur, metteur en scène, auteur, compositeur, interprète et réalisateur. Ce touche à tout, aussi père de famille comme il aime à le préciser, a été nommé quatorze fois aux César, et en a obtenu un premier en 1987, dans la catégorie meilleur acteur pour son rôle dans les films : Jean de Florette et Manon des Sources de Claue Berri, puis un autre en 2000 pour La Fille sur le pont de Patrice Leconte. Ce mercredi 19 octobre 2022, il est à l'affiche du film Le nouveau jouet de James Huth avec Jamel Debbouze. C'est un remake du film Le Jouet de Francis Veber, sorti en 1976 avec Pierre Richard et Michel Bouquet.

franceinfo : Est-ce que c'est difficile de dire oui à un film aussi marquant, aussi marqué ?

Daniel Auteuil : C'est plus qu'un remake, c'est une interprétation nouvelle, c'est-à-dire que les personnages sont là, le cœur de l'histoire est là, mais tout ce qui est autour a changé.

Avec Jamel Debbouze, on n'essaie pas de rentrer dans les pas de Pierre Richard et de Michel Bouquet. C'est une autre proposition. Ce sont des personnages plus près de nous.

Daniel Auteuil

à franceinfo

Quand le film est sorti en 1976, vous aviez 26 ans. Vous vous rappelez de ce film ?

Oui, très bien. C'est un film magnifique, bien sûr ! Il était très drôle, mais très cruel. Le nôtre a la particularité d'être drôle et on est quand même plus dans l'émotion et dans l'époque. Et il y a une espèce de respiration quand même, c'est-à-dire qu'on peut s'échapper du château où j'habite pour aller dans le monde de Sami et donc trouver une autre réalité. Donc il y a deux histoires parallèles qui fonctionnent bien.

Le jouet, c'est un homme qui est loué par un père comme cadeau d'anniversaire pour les 11 ans de son fils. Au premier abord, on déteste cet enfant, c'est un gosse de riche, il n'a aucune valeur, aucun respect des autres. Et puis finalement, on se rend compte à quel point il est triste et seul.

C'est ça. Et le père et le fils sont incapables de communiquer, ce qui consolide la drôlerie de Jamel et de ses scènes. Cette espèce de trucs opposés. Lui ne comprend pas, il vient d'un monde où l'amour est à portée de main, l'entraide est à portée de main. Et là, il n'a pas les clés de ce monde. Le père est un homme de pouvoir et pétri de responsabilités, donc il ne peut même pas montrer un instant d'humanité. Ce film-là est très différent du premier. Ce qui reste, c'est tout le côté magique de l'enfant roi, ses jouets extraordinaires... Tout ce qui faisait rêver déjà à l'époque, quand moi j'avais 26 ans. Jamel, lui, était enfant et il dit que quand il a vu ce film, ça l'a fait rêver. Il rêvait d'avoir comme jouet Pierre Richard et je pense qu'aujourd'hui, les spectateurs, les jeunes spectateurs, les familles vont rêver de voir dans quel état se met ce pauvre Sami en tant que jouet. Ce qui est très joli aussi dans ce film, c'est que Sami va être père et il va être confronté à un enfant qui est plus adulte que lui. Il va falloir qu'il lui apprenne l'enfance à ce fils adulte. Ce film est beau parce que chaque personnage finalement va vers l'autre et fait un chemin vers l'autre.

Quel enfant étiez-vous ?  Vos parents étaient chanteurs lyriques d'opéra et d'opérette. Vous étiez vraiment un enfant de la balle, vous les suiviez partout.

Oui, j'étais avec eux. J'étais très, très, très, très aimé et j'étais un enfant vraiment plein de rêves, assez turbulent et me semble-t-il, moqueur.

Vous avez commencé tôt, à sept ans, vous étiez le fils de Madame Butterfly. Et puis il y a eu le collège, vous avez fait quand même trois quatrième. En fait, ce qui vous intéressait, c'était l'école de la vie. Vous avez compris très vite que vous vous étiez attiré par cette école-là.

Oui, mais je ne le savais pas. Je ne pouvais pas l'exprimer. C'était inconscient. Mais on ne peut pas analyser ça quand on est jeune. C'est-à-dire qu'on est malheureux de ne pas être comme les autres.

J'ai souffert le martyre de ne jamais avoir pu faire le Conservatoire d'art dramatique, de ne pas être dans une école. C'est être seul tout le temps.

Daniel Auteuil

à franceinfo

Je ne me plains pas, mais de n'appartenir à aucune bande... Mais après, j'ai eu la chance de me faire des amis pour la vie.

Même la musique était une évidence. La musique a-t-elle changé votre façon de voir la vie, de voir ce métier d'acteur ? J'ai l'impression que c'est une aventure qui vous a renforcé dans beaucoup de choses que vous n'imaginiez pas être capable de faire.

Oui, mais ça, c'est l'histoire de ma vie, c'est-à-dire les défis que je me lançais. C'est le truc des autodidactes. Après, il faut connaître son seuil d'incompétence ! Alors, cette vie me plaît parce qu'elle est nouvelle et puis parce qu'elle me donne une énergie nouvelle. Quand je vais faire un film, j'y vais comme si c'était le premier ou le dernier. Je ne sais pas.

Si vous m'aviez connu, c'est le titre de votre album avec la patte de Gaëtan Roussel derrière, c'est sublime et je sais qu'il y en a un deuxième en gestation.

Oui, on est en train de l'écrire. On a déjà enregistré cinq chansons, il y en a encore six à enregistrer, puis une nouvelle tournée qui se prépare, et puis le Casino de Paris en mars 2023.

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