David Foenkinos : "La mort, c’est pratiquement le refrain de ma vie"

 Écrivain, mais aussi scénariste et co-réalisateur avec son frère, David Foenkinos revient avec un nouveau roman intitulé Deux sœurs, publié aux éditions Gallimard.

La mort, la seconde chance, c’est le fil conducteur de tous ses romans. C’est un sujet que David Foenkinos connaît bien : il est lui-même passé à côté de la mort quand il avait 16 ans. Atteint d’une infection à la plèvre, une maladie cardiaque rarissime pour un adolescent, il a du se faire opérer d’urgence, ce qui lui a valu un séjour de plusieurs mois à l’hôpital. Ça commençait plutôt mal mais là où l’histoire devient belle c’est que c’est justement sur son lit de convalescent qu’il a commencé à dévorer les livres et développer un sens aigû du monde qui l’entoure. "La mort, c’est pratiquement le refrain de ma vie. J’ai connu la mort, mais pour moi, c’est quelque chose de très fort, de positif comme pour toutes les personnes qui ont été gravement malades. On ressent cette énergie du survivant."

Aujourd’hui David Foenkinos fait partie du cercle des auteurs les plus lus en France. Pourtant il a commencé tard, ses parents étaient souvent absents et ne possédaient pas de bibliothèque, ce qui justifie un manque de lecture et d’écriture pendant son enfance. Mais à la fin de son adolescence sa passion pour les livres va éclore et ne le quittera plus jamais. "Je ne suis pas du tout issu d’un milieu culturel. Après des longs mois à l’hôpital, les livres m’ont accompagné, m'ont sauvé. C’est à ce moment-là que je suis tombé corps et âme dans la littérature, d’abord la lecture puis après l’écriture. "

Quand on écrit, on est face à ses propres limites.

David Foenkinos

à franceinfo

En 2014, il reçoit le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. Un amoureux des mots qui a eu très tôt l’envie d’écrire. L’écriture pour s’exprimer, verbaliser ce qu’il ressent, et surtout pour être en phase avec lui-même. " L’écriture au départ, j’avais l’impression que c’était pour exprimer ce que je ressentais, pour exprimer des sentiments, pour m’adresser aux autres."

A la base David Foenkinos voulait être musicien, puis il s’est passionné pour l’art  sous toutes ses formes . C’est cet intérêt qui l’a conduit à obtenir la publication quelques années plus tard de son premier roman en 2002. "Je m’acharnais dans l’idée que je voulais être musicien puis parallèlement les mots ont pris de plus en plus d’importance. "

Un livre va changer sa vie

Son livre La délicatesse devient son plus grand succès en librairie. Immédiatement il a été encensé par la critique. Cet accueil lui a donné envie de l’adapter au cinéma. Ce qu’il a fait en 2011. La délicatesse a marqué un tournant dans sa carrière. "Ça a été pour moi un véritable tournant mais surtout d’un point de vue de liberté : à partir de ce moment-là, j’ai pu vivre de ma vie d’écrivain.  "

J’ai le sentiment qu’on peut écrire des choses sans les avoir vécues, d’une manière extrêmement organique, sensible.

David Foenkinos

à franceinfo

La famille est très présente dans la vie de David Foenkinos. C’est d’ailleurs avec son frère Stéphane qu’il coréalise ses longs-métrages. Complices dans la vie, ces frères-amis se complètent parfaitement. "Je suis très proche de mon frère même si on est différents. On a six ans d’écart, on n’a pas la même façon de voir les choses, ce qui est intéressant c’est d’être très complémentaires."

La fantaisie de David Foenkinos réside dans sa part de féminité. Et il l'assume pleinement : "Je crois que j’ai une grande part de féminité. J’ai le sentiment que les écrivains hommes ont une part féminine , et les écrivains femmes ont une part masculine, je crois que pour exprimer la sensibilité il faut avoir un pied dans diverses émotions et façons de voir la vie."

Deux soeurs, de David Foenkinos, vient de sortir aux éditions Gallimard.