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Etienne Daho à propos de ses disques : "C’est comme un grand bouquin, chaque album est un chapitre. Si on en enlève un, ça n’a plus de sens"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteur-compositeur-interprète Etienne Daho pour la  la réédition de l’album "Eden", un opus pas assez apprécié à sa juste valeur au moment de sa sortie d'après lui. L'occasion de remonter le fil de son histoire personnelle et musicale.  

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Etienne Daho sur scène au festival les Francofolies de La Rochelle, le 10 juillet 2015 (EDMOND SADAKA / RFI)

"Un acte II"  : voilà ce qu'est, selon Etienne Daho, la réédition de l’album Eden (1996). À l'époque de sa sortie, l'album avait décontenancé, voire déçu, public et critiques, après les gros succès de Pop satori (1986) ou Paris Ailleurs (1991). Cette période, Daho en parle comme "une espèce d’ascension un peu folle", suivie du besoin de faire un break, "une envie de faire les choses différemment". À cette époque, il se demande même s’il va poursuivre car ce succès, sa notoriété sont pesants : "C’était trop brutal".

J’adore la musique et je suis un musicien mais toute cette exposition, je la trouvais un peu trop.

Etienne Daho

à franceinfo

La guerre, "ça fait le cuir" 

Etienne Daho naît à Oran (Algérie) en 1956, vit un temps avec ses grands-parents après le départ de son père, militaire et mélomane : "C’était quelqu’un qui aimait beaucoup la musique, qui avait le sens de la fête. Je crois vraiment que j’ai ça. La musique ça a été tout de suite, dès l’enfance". Il connaît la guerre (1954-1962) et explique que ses souvenirs sont ceux d'un enfant, mais que cette réalité le rattrape à l'âge adulte : "La guerre, ça fait le cuir". Il arrive en France en 1964 et habite chez sa tante à Reims puis ils déménagent à Rennes. Il fait des études d’arts plastiques et d’anglais, découvre la pop anglaise. Après avoir joué dans un groupe Marquis de Sade, il commence sa carrière solo en 1980.

Son premier album, Mythomane, sort en 1981 : "On se racontait tous un peu des histoires (…) On a tous envie d’avoir une existence un peu plus sexy que celle qu’on a". Quelques années plus tard, avec l’album Pop Satori, les médias commencent à parler de "Dahomania".

Les années Sida

Etienne Daho, très investi, dans la lutte contre le Sida, confie que ça n’a pas été facile de mobiliser les troupes au début : "L’idée était de ramener de l’argent à l’Institut Pasteur, au professeur Montagnier (…) Cela remet beaucoup de choses en perspective quand on voit des chercheurs qui ont une telle humilité et qui eux sauvent véritablement l’humanité". Dans l’optique de poursuivre son engagement, il sort en 1995 l’album Reserection avec une pochette qu'il qualifie "d'humoristique" où il campe le rôle de Saint-Etienne lapidé dans les bras de Marie Madeleine. Il est couvert de sang, qui est aussi une réponse à la rumeur qui le dit mort du Sida. Cette rumeur "a été très tenace, a duré longtemps et donc c’était une réponse humoristique en me disant 'voilà je n’ai pas besoin de répondre'."

Cet opprobe de certains va finalement nuire à l’accueil de l’album Eden. Etienne Daho le regrette encore car même s’il devient disque d’or, c’était pour lui l’album le plus abouti : "Je venais de faire l’album que je considérais comme étant le meilleur de tout ce que j’avais fait. J’avais mis tout mon cœur, tout mon temps, tout ce que j’avais en moi. Ça a vraiment empêché l’album de rayonner comme il aurait dû ". S’ensuivent les albums Corps et armes et Réévolution, tel un tryptique :"Pour moi il y a un sens, c’est comme un grand bouquin. Chaque album est un chapitre, si on en enlève un ça n’a plus de sens".

"Je suis un homme heureux"

Etienne Daho confie qu’il a été heureux "dès que le public m’a fait une place". Aujourd’hui, il est un incontournable dans l’univers de la chanson française comme un "parrain" de la jeune génération et le plaisir de monter sur scène "est de plus en plus fort".

C’est un métier qui s’apprend petit à petit. J’adore partir avec le groupe en tour bus. J’adore changer de ville. J’adore découvrir un public tous les soirs, d’aller le chercher.

Etienne Daho

à franceinfo

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