Musique : "C’est sur scène que l’on créé le moment d'évasion le plus total", confie Jenifer en tournée à travers la France

Jenifer est chanteuse, actrice et coach dans The Voice et The Voice Kids. Le public l'a découvert grâce à sa participation et sa victoire lors de la première saison de l'émission télévisée Star Academy alors qu'elle n'avait que 20 ans. Beaucoup disaient qu'elle ne durerait pas, qu'elle n'était qu'une artiste éphémère. Nous sommes 20 ans plus tard et elle a donc fêté ses 20 ans de carrière avec un neuvième album n°9, sorti en novembre 2022.

franceinfo : Cinq millions d'albums vendus en 20 ans, de quoi faire taire vos détracteurs du début. Vous dites que cet album est celui que vous rêviez de faire. Que représente n°9 ?

Jenifer : J'avais envie de remettre au cœur de n°9 l'humain parce que j'ai pensé à cet album pendant le confinement. Les gens tout comme la scène m'ont manqué, comme pour un grand nombre d'artistes, j'imagine, et j'avais envie d'un son authentique. J'avais envie de me retrouver en studio à partager la même passion avec des musiciens. Je suis arrivée à Londres avec des maquettes. Ces musiciens ne me connaissaient pas et c'était très bien comme ça parce qu'on a mis Jenifer de côté un instant et ça a laissé libre cours à leur créativité. On a enregistré d'une manière très spontanée dans un studio qui nous a permis d'enregistrer dans des conditions de live, dans des conditions de direct sur bande, ce qui amène un ADN particulier sur ce disque.

Je me suis demandée si vous n'aviez pas grandi trop vite. Vous avez commencé à chanter à sept ans. A dix ans, vous étiez déjà en première partie de C. Jérôme. Ensuite, à 16 ans, vous quittez la maison en décidant de partir à Paris toute seule. Vous vous construisez dans les pianos-bars et à 20 ans, vous remportez la Star Academy.

J'ai fait les choses très vite, très tôt. C'est vrai que j'ai brûlé certaines étapes. Je n'ai pas vécu une adolescence normale. Je voulais rentrer dans la vie "active". Je voulais chanter parce que c'était mon cadre et je pense que mes parents, ça les a rassurés d'une certaine manière. Ils sentaient que je ne pouvais pas sortir de ce cadre-là et ça les a encouragés à m'encourager. C'est pour ça que j'ai quitté le foyer relativement tôt. Oui, 16 ans, c'est beaucoup trop tôt.

Au moment où vous gagnez la Star Academy, vous essuyez les plâtres en quelque sorte, c'est-à-dire que c'est la première fois qu'on filme dans une émission de télé des jeunes dans un château.

Mais j'ai eu la chance d'être bien entourée. Mais quand bien même !

Avez-vous réussi à vous imposer ?

Il était hors de question que je chante des choses que je n'avais pas envie de chanter, ça, c'était clair. C'est vrai que tout était déjà dans les tiroirs et que les artistes avaient déjà envoyé les chansons pour le gagnant ou la gagnante. Et c'est vrai que c'étaient des sons qui ne m'étaient pas foncièrement destinés, mais après, il fallait que je puisse vraiment me retrouver dans le texte.

Après ma sortie de la Star Academy, j'ai écouté des tonnes de musique. Je savais ce que je ne voulais pas faire, et je savais plus ou moins ce que je voulais faire.

Jenifer

à franceinfo

Je voudrais qu'on parle de la chanson : En attendant qui est une énorme déclaration d'amour à vos enfants. Vous dites : "Mes fils, ma raison, je serai votre forteresse". C'est ce qui constitue aujourd'hui votre essentiel ?

Complètement. Oui, ils restent ma priorité. Je ne sais pas trop comment m'exprimer là-dessus parce qu'à chaque fois, c'est une atteinte à la pudeur et j'ai toujours du mal. C'est pour ça que j'ai choisi plutôt de le chanter, mais c'est surtout sur la transmission. Et c'est vrai que j'ai toujours fait un clin d'œil aux miens dans chacun de mes albums. Je m'y raconte et c'est toujours plus facile quand il y a de la musique autour.

J'ai l'impression que cet album, qui s'appelle n°9 aurait pu s'appeler n° neuve, que vous êtes complètement différente, qu'enfin vous avez posé une armure quelque part et que vous allez vous autoriser à vivre vos émotions, à vous faire confiance.

C'est bien vu. J'ai commencé à le faire sur mon album précédent, sur Nouvelle Page. Oui, je me suis réconciliée avec des choses personnelles. Je crois, d'une certaine manière, je me suis réconciliée avec moi-même. L'histoire du confinement m'a aussi permise, quelque part, de me recentrer sur les choses vraies, les choses simples, et ça m'a permis de faire un certain point aussi avec moi-même, ces dernières années ont été terriblement intenses.

Et ça fait du bien ?

Bien sûr, ça fait du bien. De temps en temps, il y a toujours le petit truc qui vient me grignoter un petit peu le cerveau, mais je relativise.

Je ne fais que de la musique, je fais du divertissement et je suis là pour tenter de répandre quelque chose de joyeux.

Jenifer

à franceinfo

Cet album est visuel quand on l'écoute. Vous l'avez conçu d'abord pour la scène, c'est l'image qu'on en a. La scène a été, depuis votre enfance, votre but, votre objectif ?

Complètement. Oui, parce que c'est là où l’on créé le moment d'évasion le plus total. C'est pour ça que je vais en studio. C'est pour faire de la musique, pour partir vite sur scène, à la rencontre de mon public. C'est génial parce qu'on peut accompagner quelqu'un dans une douleur ou dans un truc super joyeux d'ailleurs. Mais là, je les invite plutôt à mettre de côté ce qui les dérange et je les appelle à venir faire la fête le temps d'une soirée et de leur proposer un beau spectacle. On pense aussi au spectacle, depuis, je dis : on parce que je suis toujours en notion d'équipe, je ne suis jamais toute seule, sinon je ne fais pas les choses et je n'arrive pas à monter sur scène. Je suis contente parce qu'enfin, ça commence à se concrétiser et ça arrive à grands pas. Je serai à l'AccorHotels Arena, c'est la première fois, c'est une grande salle, mais on est nombreux sur scène et on a fait un beau spectacle, donc la salle s'y prête. J'attends ça avec beaucoup d'impatience.

Jenifer est en tournée, elle sera par exemple, le 10 mars à Lille, le 11 à Renne, le 16 à Dijon, le 18 mars à Paris Bercy, le 30 à Lyon, le 31 à Marseille etc…