Thomas Fersen : "La littérature a apporté des clefs dans mon existence, elle m’a expliqué qui j’étais"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, c’est le chanteur, conteur et mélodiste Thomas Fersen pour son nouvel album "C’est tout ce qu’il me reste".
Ce nouvel album de Thomas Fersen, C’est tout ce qu’il me reste est un peu comme une pièce de théâtre. Il a besoin de créer son univers, de proposer des choses et il ajoute avec le sourire : "Je ne sais pas faire autre chose en vérité, je fais ce qui m’aiguillonne, ce qui me donne envie de me mettre en route, de sortir du lit car il faut du courage pour faire tout ça".
Il confie au micro d’Elodie qu’il est très attiré par la théâtralité depuis sa tendre enfance et que les années passant cela perdure, s’accentue. Avec cet album, écrit comme une pièce, il est très proche de la comédie avec un personnage qui se retourne sur son long parcours et ses "frasques supposées de chaud lapin et qui par punition, est affublé de cette peau plus grande que lui, qui traîne derrière comme une réputation et qui aime bien les vieilles". On retrouve cet humour dans la chanson Les vieilles transposée à ce personnage au moment de l’adolescence avant qu’il se prenne une veste par une jeune fille de 2 ans son aînée.
L’humour est un besoin, il lui permet "de fuir le tragique absurde de l’existence".
Ce n’est pas forcément son grand-père pianiste qui lui a transmis le goût de la musique lorsqu’il séjournait chez ses grands-parents à Roanne mais Thomas Fersen se souvient de son grand-père, issu de la bourgeoisie mais désargenté, de son univers : "Ce qui me plaisait chez lui, c’était son caractère, son côté dans son monde". Thomas, très proche de sa mère qui a connu la promiscuité, le froid et la faim a eu besoin de parler de ce lien à travers la chanson La mare.
Ma mère avait toujours peur que je tombe dans cette mare
Thomas Fersenà franceinfo
Tout démarre avec l’amour du théâtre en jouant dans sa chambre, sans le savoir, et Thomas Fersen avoue qu’il a mis 50 ans a nommé ce qu’il faisait dedans en créant des personnages : "Je faisais du théâtre en vérité mais je ne le savais pas et c’est très tardivement que je me suis dit, qu’en fait ma vocation était là et que je me suis un peu fourvoyé dans la chanson."
C’est sa sœur qui apporte la musique dans sa vie, avec ses 33 Tours qu’il écoute à travers le mur. Ca l’intrigue : "C’était étrange, un peu trouble comme la mare." En arrivant en 6ème au lycée Jacques-Decour dans le 9ème arrondissement de Paris il décide d’en faire.
Le théâtre, la musique et aussi la littérature. Cette dernière est entrée dans sa vie tardivement, à 24 ans à la suite d’un voyage. Il a emporté dans sa valise La montagne magique de Thomas Mann (peut-être l’origine de son nom de scène Thomas) que son père lui conseillait depuis très longtemps et il explique : "La littérature a apporté des clefs dans mon existence, elle m’a expliqué qui j’étais."
Thomas Fersen un OVNI
Le désir de création, c’est son ambition première : "C’est de raconter le monde vu de sa propre fenêtre et je ne vois pas comment on peut ne pas être un peu décalé ou original."
Le nouvel album s’appelle C’est tout ce qu’il me reste. Thomas est en tournée dans toute la France, il passera par Lille, Montauban, Plédran, Noisy-le-Sec, Vitré, Istres, Concarneau etc…
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