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Le monde de Marie. A Malte, l'enquête sans zèle sur l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Lundi, l'enquête sur l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia, tuée il y a six mois dans l'explosion de sa voiture.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les obsèques, le 3 novembre 2017, de Daphne Caruana Galizia, journaliste assassinée à Malte. (MATTHEW MIRABELLI / AFP)

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’enquête piétine. Rappel des faits, le 16 octobre dernier, Daphne Caruana Galizia meurt dans l’explosion de sa voiture à Malte. La méthode n’est pas nouvelle à Malte pour se débarrasser des importuns, depuis 2010, il y a eu 19 voitures qui ont explosé. Mais Daphne Caruana Galizia est la première journaliste.

Forcément, sa mort provoque quelque commotion à Malte, où de nombreuses manifestations appellent le gouvernement à faire la lumière sur cet assassinat. Mais pas seulement. Au début du mois de novembre, huit patrons de presse et pas des moindres, The Guardian, le New York Times, le Monde, la BBC entre autres, écrivent une lettre ouverte à Frans Timmerman, vice président de la Commission européenne, pour lui faire part de leur inquiétude sur le traitement des journalistes à Malte, mais aussi et surtout pour demander qu’une enquête soit menée par la Commission européenne. Aussi sec Frans Timmermans leur répond que l’Europe ne peut fonctionner sans une presse libre et qu’il va de ce pas exiger des réponses auprès des officiels maltais.

Les questions sans réponses des députés européens

La semaine dernière donc, deux députés européens se rendent à Malte pour rencontrer le ministre de l’Intérieur, le chef de la police, entre autres pour obtenir des réponses. Faire le point aussi avec la famille de la journaliste et ses collègues qui comme elle, travaillaient sur les fameux "Panama Papers", paradis fiscaux et le blanchiment d’argent sale.

Et c’est très vite le gros malaise. D’abord quand il s’agit par exemple, de rencontrer le chef de cabinet du Premier ministre Joseph Muscat, qui se contente de lire un communiqué avant de s’éclipser. Un autre de ses collègues convoqué par les députés européens ne se présente pas. Mais il y a pire, ce que les députés européens décrivent comme de l’incompétence au plus haut niveau de la police, une mauvaise volonté flagrante à résoudre l’enquête qui va même jusqu’au sentiment d’insécurité.

Leur rapport sera rendu prochainement à la commission, mais les deux députés européens ont fait une déclaration qui en dit long. "Nous sommes arrivés à Malte sérieusement préoccupés, aujourd’hui nous sommes très très inquiets."

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