Le monde de Marie. En Allemagne, un maire prêt à accueillir plus de migrants après avoir été agressé parce qu'il les soutenait
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu : aujourd'hui, le maire d'une ville allemande qui choisit d'accueillir plus de migrants, après avoir été agressé à cause de sa politique migratoire en novembre.
Andreas Hollstein va bien. Le 27 novembre dernier, le maire d'Altena, une ville moyenne de la Rhénanie du Nord, était victime d’une agression au couteau à cause de sa politique d'accueil des réfugiés. Aujourd'hui, il est plus déterminé que jamais à faire son boulot de maire et à accueillir des réfugiés dans sa municipalité. Il s’est même porté volontaire pour prendre 100 personnes de plus, soit 450 réfugiés, bien au-delà des efforts que l’on pouvait attendre de cette ville de 18 000 habitants.
Si Andreas Hollstein a pris cette décision, c'est parce qu'il est membre de la CDU, le parti d’Angela Merkel qui a décidé d’ouvrir les portes de son pays aux réfugiés. Mais aussi parce qu’il n’a pas oublié le voyage de sa grand-mère fuyant l’Armée rouge depuis Kaliningrad pour trouver refuge à Altena.
Mais ça, c’était il y a plus de deux ans, quand le peuple allemand accueillait les réfugiés sur les quais de gare. C’était avant le nouvel an de Cologne, avant la montée des partis d’extrême-droite en réaction à l’arrivée des réfugiés.
Le troisième élu agressé dans ces circonstances
Le 27 novembre dernier, un homme s’adresse à Andreas Hollstein, qui attend son tour dans un kebab. L’homme se retourne, sort un couteau dont il se sert pour tailler sa viande et touche le maire à la gorge. C’est le propriétaire du kebab, réfugié en Allemagne depuis vingt ans, et son fils qui auront les gestes qui sauvent, pendant que la mère de famille appelle les pompiers. C’est probablement leur rapidité à réagir qui a sauvé la vie d’Andreas Hollstein qui s’en tire avec une vilaine estafilade.
Le lendemain matin, le cou recouvert de trois centimètres de pansement, il est de retour dans sa mairie. Le soir même, une veillée est tenue par ses concitoyens devant la mairie, pour lui rendre hommage. Il reçoit également des lettres de soutien de sa ville, de l’Allemagne toute entière ou encore d’Europe. Hélas, il y avait aussi une bonne centaine de lettres et de messages pour regretter que l’agresseur ne soit pas allé au bout de son geste et menacer le maire. Après la députée Jo Cox en Angleterre, la maire de Cologne Henriette Reker, Andreas Hollstein est le troisième élu agressé au couteau pour avoir soutenu les réfugiés.
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