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Le monde de Marie. En Iran, de jeunes femmes dansent pour protester contre l’arrestation d’une compatriote de 18 ans

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, des Iraniennes dansant dans des vidéos en soutien à Maedeh Hojabri, jeune fille arrêtée pour avoir posté une vidéo où elle dansait.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
En Iran, Maedeh Hojabri, une jeune Iranienne, a été arrêtée après avoir posté plusieurs vidéos de danse. (FRANCEINFO)

Les Iraniennes voudraient bien danser. À l’image de cette gamine de 18 ans, star d’Instagram en Iran, arrêtée vendredi dernier pour avoir posté une vidéo d’elle en train de danser. Cette gamine, elle s’appelle Maedeh Hojabri. Sur la vidéo tournée en mai dernier, qui lui a valu son arrestation, elle danse dans sa chambre, un chapeau sur la tête.

Comme n’importe quelle gamine de son âge, a-t-on envie d’ajouter. Une fois posté sur Instagram, le clip est relayé par les 600 000 abonnés de Maedeh. Elle est arrêtée dans la foulée, avec trois autres jeunes filles, pour les mêmes raisons et disparaît dans la nature. Jusqu’au mardi 10 juillet, où elle se confesse, dans une émission de télévision, au titre qui fait rêver, La Mauvaise direction . En pleurant, Maedeh Hojabri reconnaît que danser est un crime, explique que sa famille n’était pas au courant, qu’elle se filmait dans sa chambre en train de danser sur des tubes venus d’Occident.

Une réaction instantanée

Mais cette opération de communication destinée à couvrir de honte la jeune fille, va se retourner contre ceux qui l’ont conçue. Depuis mardi, un peu partout en Iran, des milliers de femmes dansent en soutien à Maedeh Hojabri, dans leurs chambres, dans les jardins publics bercés par les orchestres qui y jouent le soir. Dans une de ces vidéos relayées par Instagram, "Danser n’est pas un crime", on y voit un de ces petits orchestres s’arrêter de jouer, dès lors qu’une femme se met à danser. On précise ici qu’Instagram et ses 24 millions d’abonnés dans le pays, est le seul réseau social autorisé en Iran. Les durs du régime parlent aujourd’hui de l’interdire.

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