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Le monde de Marie. En Turquie, une "Louve" bien placée pour contester la réélection d'Erdogan

Meral Aksener pourrait bien être le nouveau grain de sable dans la chaussure de Recep Tayyip Erdogan, le 24 juin prochain aux élections présidentielles en Turquie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Meral Aksener, leader du Bon parti, en meeting le 1er avril 2018 à Ankara. (ADEM ALTAN / AFP)

"La Louve", ou la "Dame de fer", alias Meral Aksener, a 61 ans. Ex-député d’Istanbul, et en quelque semaines à peine, elle est devenue "l’autre candidate", face à Recep Tayyip Erdogan, le président turc en poste depuis 2003, et qui s’il était réélu, pourrait rester à cette place jusqu’en 2029.

Meral Aksener vient de l’extrême-droite turque qu’elle a rejointe dans les pas de son grand frère, à la fin des années 1970. Ce parti, c’est le MHP, et sa branche paramilitaire les Loups gris, qui avec le temps, se font connaître aussi par la violence de leurs actions. Le plus célèbre de ces loups gris étant Mehmet Ali Agca, l’homme qui tenta d’assassiner Jean Paul II.

Nationaliste, anti-communiste et laïque

Quand elle tient ses meetings, Meral Aksener fait encore aujourd’hui le salut des Loups, alors qu’elle est à la tête d’un nouveau parti, sobrement appelé le Bon parti (İyi Parti). C’est dire où sont ses racines, et son attachement à ce parti ultra conservateur, nationaliste, anti-communiste et laïc, qui se voit comme l’unique héritier politique de la République turque fondée par Ataturk dans les années 1920. République laïque, c’est l’un des actes fondateurs du grand réformateur.

Et même si Merel Aksener se définit comme musulmane –  elle précise qu’elle a fait le hadj –, la laïcité, un peu malmenée ces derniers temps en Turquie, est un de ses chevaux de bataille. D’ailleurs, elle n’est pas voilée.

Elle a aussi juré de mettre fin à la corruption et moque les hommes de la garde rapprochée d’Erdogan, en racontant qu’ils se sont foulé les poignets à force de compter les billets récoltés en pots-de-vin. Son programme, à défaut d’être un espoir pour le progrès en Turquie, est de revenir à un Etat de droit. Et de reprendre les discussions avec l’Europe.

Merel Aksener espère aussi obtenir les voix des femmes, c’est d’ailleurs à elles qu’elle a adressé ce dernier message : "Il est temps maintenant pour tous ces hommes qui nous gouvernent, de prendre peur".

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