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Le monde de Marie. L'Equateur ne veut plus financer le séjour de Julian Assange dans son ambassade à Londres... ni surveiller ses visiteurs

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, la situation du cofondateur de WikiLeaks, retenu à l'ambassade d'Equateur.

Article rédigé par franceinfo
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Julian Assange au balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres, le 19 mai 2017. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Julian Assange, va-t-il être contraint à quitter l’ambassade de l’Equateur à Londres où il a trouvé refuge depuis le 19 juin 2012 ? C'est de moins en moins impossible depuis la révélation du coût astronomique de son séjour.

Cinq millions de dollars en six ans, voilà ce qu’a couté jusqu‘à présent le séjour de Julian Assange, non pas dans l’ambassade même, mais dans un appartement situé à quelques mètres à peine. Un appartement sympa à 2 800 livres par mois, ce qui nous fait un petit 3 200 euros environ.

Mais ces frais de loyer ou d’entretien sont peanuts à coté du reste, et notamment de "l’Operation Hotel", lancée dès le mois de juin 2012, du nom de l’opération de surveillance destinée à protéger le fondateur de WikiLeaks. Un dispositif mis en place par l'Equateur et révélé par le Guardian (article en anglais).

Les visiteurs d'Assange surveillés

Avec le temps, un certain nombre de gens ont défilé pour lui rendre visite. Des journalistes bien sur, mais pas seulement. Des hommes politiques aussi, tels Nigel Farage, fondateur du parti anti européen Ukip, ou d’autres leaders nationalistes européens, des hommes d’affaires aussi pour beaucoup liés au Kremlin. Et puis des hackers évidemment, des avocats, des activistes.

L’Operation Hotel a été mise sur pieds pour surveiller tous ces visiteurs, ce qui veut dire, concrètement, que les passeports, et les téléphones de chacun sont saisis avant même de pouvoir pénétrer dans l’appartement d’Assange. Evidemment, ce genre d’opérations demande du personnel, une compagnie de sécurité privée, de multiples agents dans l’ambassade même.

Des dépenses que le nouveau président n'assume plus

Toutes ces dépenses ont été validées par le président de l’Equateur de l'époque, Rafael Correa, qui répliquait hier, à la suite de ces révélations, que l’opération visait à protéger Assange, à qui le Royaume-Uni avait réservé un accueil "inacceptable".

Sauf que Rafael Correa n’est plus le président de l’Equateur aujourd’hui, à sa place, il y a un homme qui s’appelle Lenin Moreno et qui a parlé d’Assange comme d’un caillou dans sa godasse. Pour Lenin Moreno, Assange doit quitter l’ambassade le plus vite possible. Il a raison notez, l’enquête sur cette Operation Hotel, révèlait, en plus qu’à l’insu de ses hôtes, Assange avait largement profité de cette base de données.

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