Cet article date de plus de trois ans.

Au Super Bowl, l'unité retrouvée de l'Amérique

C'est le plus grand rendez-vous sportif des États-Unis, mais aussi le plus grand show télévisé, publicitaire et artistique. Cette année, le Super Bowl, finale du championnat de football américain, célébrait l'unité retrouvée du pays.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des supporters du Tampa Bay Buccaneers, célèbrent la victoire de leur équipe de football américain lors de la finale du Super Bowl à Tampa, aux Etats-Unis, le dimanche 7 février 2021. (CHANDAN KHANNA / AFP)

Le Super Bowl est une institution dans la vie des États-Unis : un rituel qui mélange la sueur du sport, les paillettes du show-biz et l'ivresse d'un événement fédérateur, qui rassemble 100 millions de télespectateurs à travers le pays.

Cette 55e édition (qui a vu la victoire des Buccaneers de Tampa Bay sur les Kansas City Chiefs, 31 à 9), le 7 février, vient clore une année qui a traumatisé les États-Unis, déchirés par les violences policières contre les noirs, divisés par la présidence Trump et sa fin de règne chaotique, épuisés par le coronavirus et ses 460 000 morts. Il fallait bien, en ces temps difficiles, un peu de respiration et de concorde nationale.

Symboles d'unité

Le Super Bowl a tenu sa promesse. Tous les symboles étaient là : d'abord l'hymne national, interprété par deux artistes nommés aux Grammy Awards, Jazmine Sullivan et Eric Church. Une femme noire et un homme blanc, duo symbolique de l'unité retrouvée de l'Amérique.

Le spectacle de la mi-temps, là encore vitrine exceptionnelle, a lui été assuré par The Weeknd, un artiste afro-américain qui n'a pas lésiné sur les moyens, investissant la pelouse du stade (rempli à la moitié de sa capacité pour cause de raisons sanitaires) avec une centaine de danseurs.

L'an dernier, The Weeknd a fait don de 500 000 dollars à différentes associations pour l'égalité raciale.

Sans oublier la jeune poétesse Amanda Gorman, qui avait fait sensation lors de l'investiture de Joe Biden.

L'afro-américaine de 22 ans, lauréate du concours national de jeune poète, a lu un texte en hommage à trois héros anonymes de la pandémie : un enseignant, une infirmière, et un marine à la retraite, tous les trois présents dans le stade aux côtés de 7 500 personnels soignants.

Bruce Springsteen en chantre de l'unité

Même dans les publicités qui font aussi la marque du Superbowl, on a célébré l'unité de l'Amérique.

Bruce Sprinsgsteen, qui n'avait jamais tourné de publicité, a accepté, pour Jeep, de réciter un long monologue engagé sur l'union nécessaire des Américains.

"Nous allons franchir ce fossé", surmonter nos divisions, dit le "boss". "La peur n’a jamais été notre fort. Nous devons juste nous rappeler que le sol sur lequel nous nous trouvons est un terrain commun." Le spot se termine sur ces mots : "aux États ré-unis de l'Amérique".

D'un bout à l'autre de la compétition, ce Superbowl a à la fois célébré l'unité de l'Amérique, délivré un message d'espoir pour une société plus apaisée et plus solidaire après quatre ans de présidence Trump.

Une mobilisation durable ?

La ligue national de football, la NFL, n'a jamais brillé par son progressisme. Mais cette saison, les protestations des joueurs et leur soutien au mouvement BLM (Black lives matter), après l'affaire George Floyd, l'ont contraint à évoluer.

Même son omnipotent patron, Roger Goodell, a publiquement admis qu'il avait mal géré le dossier Colin Kaepernick, l'homme honni par Trump pour avoir plié le genou pendant l'hymne national.

Tout au long de la saison, les slogans "End Racism" (Il faut en finir avec le racisme) ou "It Takes All of Us" (C'est à nous tous de jouer) ont été placardés dans les zones d'en-but. Les joueurs ont également été autorisés à afficher les noms des victimes du racisme sur leurs casques.

Beaucoup veulent croire que cet engagement ne sera pas qu'un feu de paille. Et que ce 55e Super Bowl marque le début d'une mobilisation durable.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.