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BrĂ©sil : mais oĂč est passĂ© Jair Bolsonaro depuis la fin de son mandat prĂ©sidentiel ?

Un calme prĂ©caire est revenu Ă  Brasilia au BrĂ©sil aprĂšs la tentative de destabilisation des partisans de Bolsonaro qui ont envahi dimanche 8 janvier le CongrĂšs, le palais prĂ©sidentiel et de la Cour suprĂȘme. Pendant ce temps-lĂ , l'ancien prĂ©sident d'extrĂȘme-droite n'Ă©tait pas au BrĂ©sil mais... aux États-Unis.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro dans une vidéo sur YouTube fait ses adieux, le 2 novembre 2022. (HANDOUT / BRAZILIAN PRESIDENT JAIR BOLSONA)

Depuis le 30 décembre, Jair Bolsonaro est hébergé à Orlando en Floride, dans la maison de vacances d'un ancien champion brésilien d'art martial ; il y est arrivé en famille deux jours avant l'investiture de Lula, son successeur, dont il a volontairement séché la cérémonie d'investiture.

>> Brésil : ce que l'on sait de l'invasion des lieux de pouvoir à Brasilia par des partisans de Jair Bolsonaro

Jusqu'ici, l'ex-prĂ©sident ne savait visiblement pas trop quoi faire de son temps, sinon entretenir son image en dĂ©ambulant dans son quartier pour signer des autographes. Une vidĂ©o le montre dans un supermarchĂ©, dĂ©sƓuvrĂ©, les mains dans les poches. La presse brĂ©silienne avait qualifiĂ© son dĂ©part de "fuite honteuse".


Jair Bolsonaro a attendu six longues heures suite aux violences commises dimanche 8 janvier en son nom avant de publier un premier tweet trĂšs mesurĂ© : "Les manifestations pacifiques font partie de la dĂ©mocratie. Mais les dĂ©gradations et les invasions de bĂątiments publics comme cela s'est produit aujourd'hui, n'en font pas partie". Il a surtout qualifiĂ© "d'accusations sans preuve" les dĂ©clarations de son successeur qui l'accuse d'avoir une grande part de responsabilitĂ©. Pour Lula, le "discours" populiste et complotiste de l'ex-prĂ©sident d'extrĂȘme-droite qui n'a jamais digĂ©rĂ© sa dĂ©faite n'a fait qu'alimenter le sentiment de fraude Ă©lectorale et le ressentiment contre les institutions de la dĂ©mocratie.

Trumpisme ou pas ?

Ces scĂšnes de chaos rappellent l'attaque du Capitole Ă  Washington il y a deux ans par des partisans de l'ex-prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump. Et ce n'est pas un hasard si Bolsonaro s'est provisoirement exilĂ© en Floride. Jair Bolsonaro a d’ailleurs toujours refusĂ© de condamner l’insurrection du 6 janvier 2021. AprĂšs sa dĂ©faite, c'est auprĂšs de Donald Trump que ses proches sont allĂ©s chercher conseil. Son troisiĂšme fils Eduardo Bolsonaro, qui est dĂ©putĂ©, a souvent servi de trait d'union. D'ailleurs, il Ă©tait Ă  Washington lors de cette insurrection. Il a rencontrĂ© l'ancien prĂ©sident amĂ©ricain, son ancien stratĂšge, Steve Bannon, et son ancien porte-parole de campagne.

L’enquĂȘte dira avec prĂ©cision si les Ă©meutes sont dues Ă  une frange bolsonariste extrĂȘme engagĂ©e dans un baroud d’honneur ou si elles sont le rĂ©sultat d’un complot plus Ă©laborĂ©, avec des ramifications politiques et des complicitĂ©s au sein de l’appareil d’état, sur ce point la passivitĂ© de la police interroge.
En tout cas, comme Donald Trump, Jair Bolsonaro qui craint déjà de devoir faire face à la justice pour tout un éventail de délits peut ajouter à la liste le risque de poursuites pour l'appel à l'insurrection. Sa présence sur le sol américain fait déjà grincer des dents.


L'Ă©lue de gauche Alandria Octavio-Cortez a tweetĂ© cette phrase : "Nous devons ĂȘtre solidaires du gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu de Lula. Les États-Unis doivent cesser d'accorder le refuge Ă  Bolsonaro en Floride."

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