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Chine : un projet de "capitale secondaire", dans l'ouest du pays

La Chine pourrait se doter d’une deuxième capitale, aux côtés de la capitale historique Pékin. C’est ce que préconise une étude publique commandée par le gouvernement chinois.
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Carte de la Chine, avec la province du Xinjiang à l'ouest (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les chercheurs de l'université Fudan de Shanghai et de l'université du Sichuan à Chengdu ont travaillé sur le rééquilibrage des pouvoirs en Chine. C’est vrai que le pays est immense : il y a d’un côté Pékin, qui concentre l’intégralité du pouvoir politique ; au sud Shanghai et le delta de la rivière des perles, là c’est le cœur de l’activité économique ; et à l’opposé de tout cela, à l’extrême ouest de la Chine, il y a le Xinjiang. Une zone semi-désertique, immense (trois fois la superficie de la France) et trés éloignée du pouvoir. C’est là que les chercheurs préconisent de construire une nouvelle ville, pour en faire une capitale secondaire de la Chine.

Au cœur des "nouvelles routes de la soie" 

La Chine a lancé en 2013 un projet majeur pour le pays, "les nouvelles routes de la soie", avec la création d’un ensemble de liaisons maritimes et ferroviaires censées offrir des débouchés aux Chinois, en Europe notamment et en Afrique. Il se trouve que le Xinjiang est au cœur des nouvelles routes de la soie. Géographiquement, c’est la province chinoise la plus proche de l’Europe, d’où cette idée d'y créer une capitale secondaire, un lieu de pouvoir qui permettrait un meilleur suivi des différents projets lancés dans le cadre des nouvelles routes de la soie.

Il n’est évidemment pas question de remettre en cause la suprématie de Pékin, capitale politique historique de la Chine, mais le choix du Xinjiang permettrait d’offrir des possibilités de développement à la partie occidentale du pays, largement délaissée. Un choix qui permettrait aussi, avec des transferts  d’activités, de limiter la surpopulation que connaît Pékin, avec ses 21 millions d’habitants. Sans oublier le risque de catastrophes naturelles comme les typhons ou l’élévation du niveau de la mer, qui menacent particulièrement le sud de la Chine et son activité économique. Le développement de l’ouest chinois est présenté dans ce contexte comme une solution de sûreté.

Mieux contrôler les minorités du Xinjiang

Reste à savoir si les conclusions de cette étude seront suivies d'effets. Il s’agit de toute façon d’un projet à long terme qui va commencer à être étudié, pour le moment depuis Pékin.

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